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Venezuela: manifestations autour de la mort de l'ex-policier rebelle Perez

Des manifestations ont eu lieu samedi à Caracas à la suite de la mort d'un ancien policier qui s'était rebellé contre le pouvoir de Nicolas Maduro et a été abattu par les forces de sécurité.

Une centaine de personnes se sont rassemblées en fin d'après-midi dans la rue qui mène à la morgue de Bello Monte, dans le sud-est de la capitale, pour réclamer la remise du corps de l'ancien policier Oscar Perez à sa famille.

Des policiers et des militaires munis d'équipements anti-émeutes leur barraient le passage.

"Je le veux avec moi pour pouvoir l'enterrer où je le voudrai", a déclaré dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux la mère d'Oscar Perez, Aminta Perez, qui vit au Mexique avec la veuve de l'ancien policier et les trois enfants du couple.

C'est Aura Perez, tante d'Oscar Perez, qui effectue au Venezuela les démarches pour obtenir la remise du corps à la famille.

L'ancien policier s'était rebellé contre le pouvoir du président Maduro en 2017 alors que se déroulaient des manifestations anti-gouvernementales au cours desquelles 125 personnes ont été tuées d'avril à juillet.

Perez avait marqué les esprits par un coup d'éclat le 27 juin 2017: il avait survolé Caracas à bord d'un hélicoptère dérobé à la police et lancé des grenades sur des bâtiments officiels, sans faire de victimes.

Il était depuis la bête noire du président Maduro et était activement recherché par les autorités en tant que "terroriste".

Perez a été abattu lundi avec six autres personnes, cinq hommes et une femme, lors de l'assaut donné par les forces de sécurité à une maison dans laquelle il était retranché près de Caracas.

Deux des proches de Perez abattus, José Pimentel et Abraham Agostini, ont été enterrés samedi matin à Caracas sous une forte surveillance policière et militaire. Les corps des quatre autres ont été transférés vers les villes de Maracaibo, dans le nord-ouest du Venezuela, et de San Cristobal, dans l'ouest.

Les deux inhumations ont eu lieu dans le principal cimetière de Caracas, située dans l'est de la capitale. Quelque 300 personnes se sont rassemblées et ont scandé des mots d'ordre hostiles aux autorités devant les militaires de la Garde nationale qui leur interdisaient l'accès aux parcelles où étaient enterrés Pimentel et Agostini. "Bouchers!", ont-ils crié.

"Je viens rendre hommage à ces personnes lâchement assassinées", a déclaré à l'AFP Monica Santamaria, une enseignante âgée de 54 ans, arrivée avec une pancarte qui portait les noms de Perez et de ses camarades abattus.

Selon les actes de décès publiés par la presse vénézuélienne, les sept ont été tués par des balles dans la tête.

Des organisations de défense des droits de l'Homme ont évoqué des "exécutions extrajudiciaires". La Conférence épiscopale vénézuélienne (CEV) a qualifié d'"horrible massacre" l'opération des forces de sécurité et a elle aussi dénoncé "des exécutions extrajudiciaires de civils".

Dans une vidéo tournée pendant l'intervention, Oscar Perez affirmait, le visage ensanglanté, que les autorités voulaient le tuer alors que lui et ses camarades voulaient se rendre.

Après les avoir bloquées pendant plus de cinq heures, les militaires ont laissé passer les personnes rassemblées au cimetière une fois que les deux inhumations ont eu lieu en présence de quelques membres de leurs familles.

Une autre manifestation a eu lieu dans le quartier d'Altamira, un bastion de l'opposition dans l'est de Caracas.

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