Accueil Actu

Vers une prochaine hausse du Passe Navigo ?

Le Passe Navigo à tarif unique va-t-il augmenter en 2017? Une hypothèse probable, selon la région Ile-de-France, qui insiste sur les besoins récurrents de financement pour améliorer l'offre de transport.

Au-delà d'une nouvelle hausse du titre d'abonnement aux transports des Franciliens, -après une première augmentation de 3 euros l'année dernière pour atteindre 73 euros-, c'est plus largement sur la recherche d'autres ressources financières que se penche la région, qui organisera le 7 mars une table-ronde sur "les financements durables et innovants pour les transports publics franciliens".

Objectif affiché: trouver comment assurer à partir de 2023 l'exploitation du Grand Paris Express (GPE), le futur métro automatique en rocade autour de Paris.

Dès son entrée en service en 2023, le GPE coutera 1,5 milliard d'euros au Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif), présidé par Valérie Pécresse (LR), précise-t-on dans son entourage.

Plus largement, on explique que "depuis près de 10 ans, que ce soit sous la mandature socialiste ou sous la mandature de Valérie Pécresse, les débats d'orientation budgétaire au Stif ont montré qu'il y avait chaque année un besoin d'augmentation des recettes de 3%, pour pouvoir améliorer l'offre de transport (plus de rames, plus de bus, etc.) et la qualité de service (ponctualité, etc.)".

La table ronde va permettre de "discuter, sur le long terme, des autres sources de financements possibles, comme la publicité", souligne-t-on dans l'entourage de Mme Pécresse.

Quoi qu'il en soit, l'augmentation du Navigo ne sera pas décidée pendant cette table-ronde, assure-t-on, et "on fera tout pour que la hausse des tarifs soit la plus faible possible".

La précédente augmentation du Passe Navigo avait suscité un tollé. Mme Pécresse l'avait justifiée par la nécessité de moderniser le réseau, avec notamment 700 rames neuves ou rénovées promises d'ici à 2021.

Plusieurs groupes politiques du conseil régional ont d'ores et déjà dénoncé, dans des communiqués, le principe d'une nouvelle hausse.

- "Coup dur pour les ménages" -

Pour le Front de Gauche, ce "serait une véritable attaque contre le pouvoir d'achat des Franciliens", alors que "d'autres financements existent : une augmentation du versement transport payé par les entreprises dans les zones les plus riches et une baisse de la TVA transport à 5,5% permettraient de dégager 500 millions d’euros par an".

Les Radicaux de Gauche ont déploré "un nouveau coup dur pour le portefeuille des ménages franciliens, alors même que la qualité des services sur la moitié des métros et des Transiliens, ainsi que sur l'ensemble des RER, s'est détériorée".

Pour le groupe écologiste, Valérie Pécresse "qui avait lié toute augmentation des tarifs à une amélioration préalable de l’offre et de la qualité de service pour les usagers est encore une fois en train de renier ses promesses". Il souligne que "pas une seule des fameuses 700 rames neuves promises n'est entrée dans le réseau" et que "les résultats de la régularité des transports en commun pour le 2ème semestre 2016 sont en très nette régression".

Si elle avait promis lors de sa campagne "de ne pas jouer au yoyo avec le pouvoir d'achat des Franciliens", Mme Pécresse affirme régulièrement n'avoir jamais promis de ne pas augmenter le passe Navigo -malgré une vidéo, contestée par son entourage, où on la voit faire cette promesse lors d'un débat en décembre 2015-, mais seulement de maintenir le principe du tarif unique.

Un tarif unique qui était selon elle une mesure "électoraliste" de son prédécesseur PS Jean-Paul Huchon, et "non financée", ce qui l'avait poussée au bras de fer avec l’État pour régler "l'ardoise de 300 millions d'euros".

Mme Pécresse avait même menacé d'augmenter le Passe Navigo jusqu'à 85 euros, avant qu'un accord soit trouvé avec Manuel Valls, autour de ressources pérennes (hausse de la taxe sur les carburants et du Versement Transport) pour financer le dispositif.

À la une

Sélectionné pour vous