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Voici ce qu'il faut retenir de la campagne en France ce vendredi

Dans une campagne de second tour encore mouvante, l'électorat de La France insoumise, le parti de Jean-Luc Mélenchon, est resté vendredi très disputé. Marine Le Pen a lancé un appel direct à la soutenir, tandis que Jean-Luc Mélenchon a refusé de donner une consigne de vote.

La journée de ce vendredi a également été marquée par les références à la seconde guerre mondiale. L'ancien maire de Paris a rappelé la façon dont Hitler était monté au pouvoir, alors que le FN a mis de côté l'un de ses membres qui aurait pu créer la polémique. 

Dans la soirée, Nicolas Dupont-Aignan, qui a obtenu 4,7% des suffrages au premier tour, a annoncé qu'il soutenait Marine Le Pen et qu'il ferait campagne à ses côtés.


Le Pen tente de séduire les électeurs de Mélenchon: "Toute l'oligarchie veut vous mettre au garde à vous"

Dans une vidéo surprise postée sur Twitter en début d'après-midi, la candidate FN a lancé un appel aux 7 millions d'électeurs mélenchonistes à mettre "les querelles et les divergences de côté" et à "faire barrage à Emmanuel Macron" au second tour le 7 mai. "C'est l'essentiel qui est aujourd'hui en jeu" alors que "toute l'oligarchie" veut "vous mettre au garde-à-vous derrière le banquier Macron", a lancé Mme Le Pen, qui courtise depuis plusieurs jours les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, arrivé quatrième au premier tour.


Mélenchon s'exprime dans une vidéo sur YouTube: "Je ne le dis pas pour que vous puissiez rester regroupés"

Sur YouTube, le leader de La France insoumise, qui ne s'était pas exprimé depuis dimanche soir, a répliqué peu après. "Ce que je vais voter, je ne vais pas vous le dire, il n'y a pas besoin d'être grand clerc pour deviner ce que je vais faire, mais je ne le dis pas pour que vous puissiez rester regroupés", a-t-il déclaré à ses militants. "Tout le monde sait que je ne voterai pas FN, mais je ne vais pas le dire", a-t-il dit. Que votera-t-il alors? Macron? Ou déposera-t-il un vote blanc ou nul dans l'urne? "Mon rôle est de vous aider à rester groupés. D'être la force qui va appeler, qui va rassembler", a-t-il ajouté.


Emmanuel Macron laisse place à l'histoire ce vendredi: hommage aux civils tués par les nazis en 1944

De son côté, Emmanuel Macron avait choisi de placer sa journée sous le sceau de l'Histoire, avec un déplacement à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) pour rendre hommage aux 642 villageois massacrés le 10 juin 1944 par une unité de la Waffen SS, avant une réunion publique à Châtellerault. "Décider de ne pas se souvenir, c'est prendre le risque de répéter l'Histoire", a déclaré le candidat d'En Marche!. Il a vu à Oradour "une page des plus noires", mais aussi "une France renaissante".

Dans le même temps, la chancelière allemande Angela Merkel, qui n'avait jamais auparavant soutenu explicitement un candidat à la présidentielle en France, a vanté Emmanuel Macron qui serait un "président fort".


Le FN évince un candidat après une nouvelle polémique sur la Seconde guerre mondiale

Comme en écho au déplacement de M. Macron, le Front national a tenté d'éteindre dans la matinée une énième polémique en lien avec la Seconde guerre mondiale. Jean-François Jalkh, accusé de propos négationnistes - qu'il a démentis - a été évincé de la présidence par intérim du parti. "C'est M. Briois qui prend la suite de l'intérim, et on n'en parle plus", a balayé le vice-président du FN Louis Aliot. Le maire d'Hénin-Beaumont Steeve Briois assurera donc la présidence par intérim du FN, fonction qu'avait quittée lundi symboliquement la candidate pour "rassembler" les Français autour de son projet.


"Dans les années 30 en Allemagne, l'extrême gauche n'a pas voulu choisir... Hitler a ensuite été élu par le suffrage universel"

Cette clarification à la tête du FN est intervenue alors que ses adversaires multiplient les références historiques et les mises en garde contre "l'idéologie d'extrême droite". L'ancien maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë, en a ainsi appelé à la "responsabilité" de ceux qui ne voteraient pas Emmanuel Macron le 7 mai pour faire barrage au Front national. "Dans les années 30 en Allemagne, l'extrême gauche n'a pas voulu choisir entre les sociaux démocrates et les nazis. Hitler a été élu par le suffrage universel", a rappelé Bertrand Delanoë, souhaitant forcer la main à Jean-Luc Mélenchon.

Dans une pleine page publiée dans le quotidien Libération, l'association "Les Fils et Filles des Déportés Juifs de France" et Serge, Beate et Arno Klarsfeld font directement référence aux camps de concentration nazis et appellent à voter Macron "contre Le Pen".

Alors que Martine Aubry avait été critiquée pour avoir appelé à "faire barrage au Front national" sans citer de nom, la maire PS de Lille a indiqué vendredi qu'elle voterait "bien sûr" pour Emmanuel Macron.

Filant la métaphore à l'occasion d'un déplacement en Bretagne, François Hollande, qui a déjà appelé à voter Macron, a invité à "chasser les mauvais vents" du "nationalisme" et du "repli", évoquant sans le citer le Front national.

Nicolas Dupont-Aignan, 4,7% des voix au premier tour, annonce son soutien à Marine Le Pen

Quant à Nicolas Dupont-Aignan, premier des "petits candidats" au premier tour avec 4,7% des voix, il a officialisé son soutien à Marine Le Pen sur le plateau du JT de France 2, après avoir rencontré la candidate dans l'après-midi. Il a précisé qu'il avait passé avec elle un "accord de gouvernement".

"J'annonce officiellement que je soutiendrai Marine Le Pen, je ferai campagne même avec elle sur un projet de gouvernement élargi" a affirmé le député-maire de Yerres (Essonne), qui a aussi estimé que Mme Le Pen n'était "pas d'extrême droite", alors qu'il rejetait jusque là une alliance à cause de "l'extrémisme" qu'il prêtait au Front national.

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