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Wauquiez déplore l'absence "d'action structurée" de l'UE contre Google

Laurent Wauquiez, candidat favori à la présidence de LR, a déploré jeudi à Strasbourg l'absence "d'action structurée" de l'Union européenne pour lutter contre la position dominante du géant américain d'internet Google, visé par trois enquêtes ouvertes par la Commission.

"Quelle est l'action ?", a-t-il demandé lors d'une rencontre avec des journalistes au Parlement européen. "Je ne vois pas d'action sur la concurrence" concernant Google de la part de Bruxelles, a-t-il ajouté.

M. Wauquiez a notamment regretté que l'UE ne soit "même pas foutue de poser la question de la rupture de la concurrence que représente Google" alors qu'elle "pose des règles de la concurrence à des petites entreprises européennes".

Il a aussi affirmé qu'il n'existait "aucune action structurée" contre la "captation de valeurs, notamment dans le domaine des médias" faite par Google. Il qualifie la politique de la concurrence européenne de "folie, qui a été poussée dans une suridéologie".

"Vous avez l'impression que quand vous offrez votre information à Google, qui bénéficie de la publicité internet, vous êtes protégés ?", a-t-il encore demandé, s'adressant aux journalistes. "Je ne suis pas sûr. Je ne suis pas certain que les résultats soient à la hauteur de l'enjeu", a-t-il poursuivi.

Trois enquêtes pour abus de position dominante ont été ouvertes par la Commission européenne contre Google.

L'une d'elle, qui concerne le comparateur de prix "Google Shopping", favorisé par le moteur de recherche au détriment de ses concurrents, a abouti fin juin à l'amende la plus importante jamais imposée par l'UE dans ce type d'enquête: 2,42 milliards d'euros.

Les deux autres concernent AdSense, la régie publicitaire de Google, et Android, son système d'exploitation sur smartphone et tablett. Une décision est attendue en décembre sur ce cas.

L'amende record déjà infligée par l'exécutif européen pourrait forcer Google à revoir son modèle de développement économique.

Ces dernières années, le groupe américain a en effet lancé un ensemble de services spécialisés dans des contenus spécifiques, dits "services verticaux" --comme Google "Shopping", "Images", "Maps"-- qu'il favorise au détriment de ses concurrents, en abusant de sa position dominante dans la recherche en ligne.

La Commission a par ailleurs exprimé en 2016 l'hypothèse d'un "droit voisin", complémentaire du droit d'auteur des journalistes, qui permettrait aux éditeurs de presse de se faire rémunérer par les agrégateurs d'informations, comme "Google News", qu'ils accusent de piller leurs contenus.

Les Etats favorables à la proposition --France, Espagne, Allemagne-- rencontrent l'opposition de pays comme l'Irlande, le Royaume-Uni ou la Finlande.

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