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"Alex ! Angel ! David ! Où est mon équipage?": la vidéo tragique d'un rescapé après le crash qui a décimé l'équipe de foot de Chapeco

En deuil, la petite ville brésilienne de Chapeco s'apprêtait samedi matin à recevoir les dépouilles d'une cinquantaine de victimes du crash aérien en Colombie, dont la quasi totalité des joueurs de son club de football, pour qui un hommage massif sera rendu.

Le football brésilien était en deuil mardi après le crash d'un avion dans les montagnes de Colombie: 75 de ses passagers sont morts, dont l'équipe du petit club de Chapecoense en route pour leur première finale de la Copa Sudamericana.

Six personnes ont miraculeusement survécu au crash, survenu à 3.300 m d'altitude près de La Union, en pleine nuit et sous une pluie torrentielle.


Le technicien totalement désorienté

La vidéo d'un des rescapés, filmée par la police, circule dans les médias colombiens et sur les réseaux sociaux, montrant le technicien de l'appareil, le Bolivien Erwin Tumiri, au moment où il est évacué du lieu du crash. "Alex ! Angel ! David ! Où est mon équipage?", demande-t-il, désorienté. Malheureusement, tous ses camarades sont morts.

Le technicien a directement été emmené à l'hôpital après le crash. Sa vie n'est plus en danger. Il a expliqué qu'il a été sauvé car il a respecté les protocoles de sécurité. "J'ai adopté la position foetale recommandée lors de l'arrivée d'un danger", a-t-il expliqué au journal El Colombiano. 

Après un dernier adieu en Colombie, les trois avions militaires de l'armée brésilienne ont décollé de Medellin vendredi soir, à quelques kilomètres du lieu où le vol charter de la compagnie bolivienne Lamia s'était écrasé lundi soir, avec 77 personnes à bord, contre une montagne.


50 cercueils à bord

Ils devaient atterrir approximativement entre 07h00 et 08h00 locales samedi (de 09h00 à 10h00 GMT), avec une cinquantaine de cercueils à bord. Dès qu'ils se seront posés, débutera alors un cortège funèbre le long des rues de Chapeco, jusqu'au stade du club, l'Arena Conda.

Dans le sud du Brésil, la ville de Chapeco se prépare pour une veillée funéraire samedi soir, dans son stade, en hommage aux joueurs de sa modeste équipe de de Chapecoense, fondé il y a 43 ans et qui était en route pour une finale continentale historique contre l'Atletico Nacional de Medellin.

Quelque 100.000 personnes étant attendues pour cette cérémonie, des écrans géants ont été installés autour de l'Arena Conda, qui n'a qu'une capacité de 19.000 spectateurs.


"Mon fils va entrer ici dans un cercueil"

Outre la foule, la petite ville brésilienne va devoir gérer un protocole complexe: le président de la Fifa, Gianni Infantino, a en effet reporté vendredi un voyage en Australie, afin d'assister à l'hommage auquel est également attendu le chef de l'Etat brésilien Michel Temer.

"La sensation est horrible, regarder et savoir que mon fils va entrer ici dans un cercueil", raconte dans le stade Ilaide Padilha, la mère de Danilo, le gardien de but de l'équipe, âgé de 31 ans.

Plus tôt dans la journée de vendredi, les dépouilles des cinq membres d'équipage boliviens du British Aerospace 146 avaient été ramenées dans leur pays à bord d'un Hercules de la force aérienne bolivienne. Deux autres, un Vénézuélien vendredi et un Paraguayen jeudi, avaient également été rapatriés, ainsi que six autres victimes brésiliennes du crash du vol Lamia 2933.


Manque de carburant?

L'avion, parti de Santa Cruz de la Sierra en Bolivie, et qui devait atterrir sur l'aéroport de Rionegro, venait alors de s'écraser quelques minutes avant, par manque de carburant, selon la principale hypothèse des autorités colombiennes.

"C'est une hypothèse qui se renforce, mais qui doit être analysée par les enquêteurs, comme les informations de la boîte noire et les enregistrements de la tour de contrôle", a souligné le directeur de l'Aviation civile, Alfredo Bocanegra, précisant que les conclusions des investigations n'étaient pas attendues avant six mois.

La licence de vol de la compagnie Lamia a été suspendue par le gouvernement bolivien, qui a ouvert une enquête et destitué plusieurs hauts fonctionnaires de l'aviation civile.

Selon le représentant de Lamia, Gustavo Vargas, l'appareil n'a pas respecté le plan d'approvisionnement en carburant en omettant une escale prévue à Cobija, ville bolivienne frontalière du Brésil, ou à Bogota.

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