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"Cherchez la femme", la comédie qui veut faire rire sur le voile

Faire rire sur le voile ? En salles mercredi, "Cherchez la femme", avec Camélia Jordana, tente le pari en racontant comment Armand, un étudiant se travestit et porte le voile intégral pour retrouver sa belle, qui fait les frais de la radicalisation subite de son frère aîné.

"Je voulais que le voile soit au coeur du film, je voulais rire de cela", explique la réalisatrice d'origine iranienne Sou Abadi, dont c'est le premier film de fiction. Elle avait auparavant fait un documentaire intitulé "SOS à Téhéran" (2002).

Pour cette nouvelle réalisation, "je ne me suis absolument pas censurée", assure-t-elle à l'AFP, avant de glisser qu'un de ses films favoris est "Certains l'aiment chaud" de Billy Wilder, où deux musiciens se déguisent en femmes pour échapper à des gangsters et finissent par y prendre goût.

Née en Iran, où elle a vécu jusqu'à l'âge de 15 ans, Sou Abadi avait en tête toute une série d'histoires autour du voile qu'elle a voulu exploiter, avec l'idée de se moquer d'un peu tout le monde, les intégristes comme les féministes ou encore l'élite intellectuelle.

Son film montre à la fois l'hostilité que peut susciter le voile lors d'une scène ou Armand, se faisant passer pour une certaine Shéhérazade, est pris à parti par des voyageurs dans le bus, ou dans un registre plus burlesque, la difficulté de courir avec ou de boire du thé sans paille.

Comédie inégale mais menée tambour battant, "Cherchez la femme" doit beaucoup à ses acteurs: la chanteuse Camélia Jordana dans le rôle de Leila, une ambitieuse étudiante et Félix Moati en Armand/Shéhérazade, fils de réfugiés politiques iraniens et amoureux des belles lettres.

Le rôle le plus difficile est évidemment celui de Mahmoud, le frère intégriste de retour du Yémen, interprété par William Lebghil. "Il fallait qu'il fasse peur sans qu'on le rejette", explique la réalisatrice.

Au début du film, il empêche sa soeur de sortir, il lui retire son téléphone portable et cherche à la marier de force.

Autant de sujets qui ne prêtent pas forcément à rire et que le film aborde avec une certaine décontraction, avant que le personnage opère un virage avec sa rencontre avec Shéhérazade, dont il tombe amoureux...

"Je ne voulais pas aborder ce sujet sous l'angle de la tragédie alors qu'ici (en France) on a été touché par la violence des intégristes", souligne Sou Abadi, qui a privilégié les quiproquos, le comique de répétition et des scènes à la limite du burlesque dont un final drôlatique dans l'aéroport d'Orly.

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