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"Petites victimes au Népal": voici la véritable histoire de cette photo qui se propage à toute vitesse sur Facebook

Une photo de deux enfants népalais circule à toute vitesse sur les réseaux sociaux depuis le terrible tremblement dont a été victime le pays. Mais ces enfants ne sont pas Népalais. Comme à de nombreuses autres reprises, cette photo a été détournée de son contexte original.

Un petit garçon qui prend sa petite soeur dans les bras après le violent séisme qui a frappé le Népal. L'histoire a tout pour susciter une importante vague d'émotion en étant diffusée à outrance sur les réseaux sociaux. Et quand on voit à quelle vitesse ce cliché est partagé, on se dit que la mission est réussie.

Sauf que cette photo n'a pas du tout été prise au Népal, comme l'a expliqué le photographe qui a immortalisé la scène. "Je me trouvais dans un petit village pauvre du nord du Vietnam, où vit le peuple hmong. Des enfants étaient en train de jouer et je me suis arrêté", a confié Na-Son Nguyen au journal néerlandophone De Morgen. Impressionnée par le photographe, la petite fille a pris peur, ce qui a donné naissance au cliché. "Elle s'est mise à pleurer et son grand frère l'a enlacée pour la consoler. C'était un moment tellement mignon que j'ai pris une photo", a-t-il ajouté.

Associée à de nombreuses histoires dramatiques

Mais depuis cette scène immortalisée en 2007 au Vietnam, cette photo ressurgit régulièrement sur internet. Et à chaque fois, on l'associe à une histoire dramatique. Na-Son Nguyen a ainsi relaté quelques détournements faits de sa réalisation. "Au Vietnam, les enfants étaient des petits orphelins, leur mère était décédée, leur mère adoptive ne s'occupait pas d'eux, etc etc", a-t-il indiqué.

Et puis, avec le développement des sites internet et des réseaux sociaux, l'image a été utilisée à une bien plus grande échelle. "Plus tard, j'ai remarqué que des pages d'autres pays reprenaient ma photo également. Tout à coup, c'étaient des orphelins de Birmanie, des enfants de la guerre en Syrie. J'essaie de temps à autre de rectifier les informations erronées, mais ce dont j'ai surtout peur, c'est que la photo soit utilisée à de mauvaises fins", a conclu le collaborateur de l'agence AP.

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