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20 ans après sa mort, une exposition sur Georges Marchais, emblématique patron du PCF

"Taisez-vous Elkabbach!" Que reste-t-il aujourd'hui du charismatique patron communiste des années 70 et 80, Georges Marchais? Une exposition retrace sa vie personnelle et son parcours militant, ponctuée de certaines de ses célèbres sorties à l'occasion des 20 ans de sa mort.

Celui qui fut secrétaire général du PCF entre 1972 et 1994 est représenté dans les locaux du parti sous toutes les formes: photos personnelles et officielles, notamment avec des dignitaires étrangers, affiches de campagnes, dessins de presse et apparitions télévisées.

Né en 1920 près de Falaise (Calvados), il apparaît en vareuse à noeud et brodequins, avec sa classe à la communale de la Hoguette, puis serrant la main de Nelson Mandela, de Johnny Hallyday ou enlaçant Fidel Castro, prononçant un discours devant des milliers de militants, ou à bord d'une voiture suivant le Tour de France: la vie de Georges Marchais suit l'histoire du XXe siècle.

Avec un père anarchiste qui disparaît quand il n'a que 10 ans, victime d'un accident du travail, et une mère catholique pratiquante, le jeune Georges Marchais n'est pas prédestiné au communisme.

Il n'y vient d'ailleurs qu'à 27 ans, après un engagement à la CGT, raconte Gérard Streiff, dans "Marchais" (Arcanes 17).

"Ce choix relativement tardif le sert, en définitive, il échappe aux débats internes qui ont pu traverser parfois des militants plus anciens", explique le journaliste-écrivain.

Dans les années 70, le responsable politique critique ouvertement le stalinisme et fait régulièrement grincer Moscou des dents.

En 1973, tout juste élu député du Val-de-Marne, il écrit dans son premier livre, "Le Défi démocratique", que "dans la France socialiste, la propriété privée aura sa place, c'est évident qu'il s'agisse de l'appartement, de la voiture, de la résidence secondaire et de tout ce qui est nécessaire et agréable à la vie". Il parle dans cet ouvrage également du "temps de vivre" et du "temps d'aimer".

- du mordant à la télévision -

Après la période du programme commun, qui mène François Mitterrand au pouvoir en 1981, puis le départ des communistes du gouvernement Fabius en 1984, les résultats électoraux marquent sévèrement le pas et ne remonteront plus.

Georges Marchais confie finalement les rênes du parti à Robert Hue en 1994, après avoir porté une réforme des statuts et entériné l'abandon du centralisme démocratique.

Aujourd'hui, le mordant de Georges Marchais pendant les émissions et débats télévisés trouve un certain écho dans le climat politique actuel.

"Ne croyez-vous pas que Georges Marchais soit responsable du mauvais temps qui sévit?", répondait-il à Jean-Pierre Elkabbach qui l'interroge en 1980. "Vous n'êtes pas payé à la question!", répliquait-il à Alain Duhamel qui interrompait son raisonnement. Sans oublier le célèbre "je n'ai pas fait l'ENA, moi, je suis plein de bon sens", que l'ancien ouvrier ne manquait pas d'opposer à ses adversaires politiques lors des débats télévisés.

Exposition "Marchais, l'expo", jusqu'au 15 janvier. Espace Oscar Niemeyer, place du Colonel Fabien.

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