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90 secondes pour comprendre les élections législatives de ce mercredi en Syrie: "Un simulacre de démocratie"

Ce mercredi dans sa rubrique 90 secondes pour comprendre, Frédéric Moray nous a expliqué les raisons de l’élection qui a lieu aujourd’hui en Syrie. "C’est un scrutin des plus étranges qui soit : des élections dans un pays ravagé par la guerre."

C’est le président Syrien, Bachar al-Assad, qui les a convoquées ces élections. Des élections législatives pour élire 250 députés venus des différentes provinces du pays.

C’est la deuxième fois que de telles élections sont organisées en Syrie depuis le début du conflit en 2011. Lors du dernier scrutin mené en 2012, pour la première fois, des candidats de plusieurs partis s’étaient affrontés, mais la plupart des élus étaient malgré tout membres du parti Baas, fidèle à Bachar al-Assad.

À la suite de ces élections, le président syrien avait nommé Riad Hijab, alors ministre de l'Agriculture, comme Premier ministre. Ce dernier est depuis passé dans les rangs de l'opposition. Il est d’ailleurs maintenant le chef du Haut Comité des négociations, qui rassemble des groupes clés de l'opposition syrienne et est basé à Riyad (capitale de l’Arabie saoudite, ndlr).



Peut-on croire en de vraies élections dans un pays ravagé par la guerre?

Non évidemment, la moitié du peuple syrien a fui le territoire et rien n’est organisé pour donner voix à tous ces réfugiés. L’autre moitié de la population vit soit sous la menace du groupe terroriste Etat Islamique, soit est sur le front.

Ces élections sont donc un simulacre de démocratie imposé par Bachar al-Assad pour se donner la bonne conscience démocratique du respect des mandats de 4 ans.

Ces élections vont même à l’encontre des négociations menées actuellement entre les différents groupes en opposition en Syrie. Négociations menées sous l’égide de l’ONU et dont les termes de la résolution 2254 prévoient des élections parlementaires et présidentielle " dans les dix-huit mois ", MAIS après la mise sur pied d’une gouvernance de transition.


Que cherche le pouvoir syrien?

Asseoir la légitimité de Bachar al-Assad. Comme en 2014 lorsqu’il avait organisé des élections présidentielles. Scrutin qui l’avait réélu pour un mandat de 7 ans avec 88,7% des voix.

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