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Mystère à Kalachi: des habitants peuvent perdre connaissance de deux à six jours

Plus d’une centaine d’habitants du village kazakh de Kalachi ont subi des pertes soudaines de connaissance allant de deux à six jours depuis 2010. Le phénomène s’est même accru lors des deux dernières années et reste énigmatique.

Un phénomène mystérieux subsiste au-dessus de près des quelque 600 habitants du village de Kalachi, situé à plus de 400 kilomètres au nord-ouest de la capitale du Kazakhstan, Astana. Plus d’une centaine d’habitants ont connus des pertes de connaissances considérables de deux à six jours. Un phénomène qui s’amplifie depuis mars 2013 et qui intervient par à-coups, selon le Siberian Times qui suit de près ce dossier.


"Quand je suis revenue à moi, j’étais dans une chambre d’hôpital et des infirmières me souriaient"

Après s’être endormie pendant deux jours et deux nuits, Marina Felk, une agricultrice quinquagénaire a raconté sa propre expérience : "Je me suis endormie alors que j’étais en train de traire mes vaches et je ne me rappelle de rien. Quand je me suis réveillée, j’étais dans une chambre d’hôpital et des infirmières me souriaient", a-t-elle confié. Une autre donnée pour le moins préoccupante, les personnes âgées et les jeunes enfants ont également des hallucinations. 


Les regards tournés vers une ville fantôme

L’hypothèse des effets tranquillisants d’une vodka frelatée écartée, de nombreux scientifiques ont afflué vers Kalachi pour tenter de décrypter le phénomène en procédant notamment à des tests bactériologiques et à des études du sol, de sang ou encore de l’air. Ne parvenant pas à résoudre l'énigme, les experts présents sur le terrain se sont tournés vers la ville avoisinante de Krasnogorsk, tenue secrète par Moscou à l’époque de l’Union soviétique. Les 6500 résidents ayant comme mission d’extraire du minerai d’uranium. La mine n’étant plus exploitée depuis 1991, la ville a été abandonnée et abrite à présent moins de 200 habitants.

Professeur à l’université de Tomsk en Russie, Leonid Rikhanov, avance que le minerai extrait de cette ville devenue fantôme contiendrait du radon. "Dans les échantillons envoyés par des résidents de Kalachi, on ne constate pas d’effet radioactif, mais une simple réaction chimique. Les troubles sont ainsi causés par l’évaporation du gaz contenu dans la mine", explique-t-il.


"Ce phénomène n’a rien à voir avec le radon"

Toutefois, l’anesthésiste Kabdrashit Almagambetov, proche de certaines victimes de cette épidémie pour les avoir soignés, souligne dans son témoignage pour le Siberian Times qu’"en utilisant des gaz proches du radon sur des patients, ils se réveillent au maximum une heure après l’opération. Ici, on les gens dorment entre deux et six jours. Quelle est donc la concentration de ce gaz ? Et pourquoi, tandis que quelqu’un s’endort, une autre personne qui partage le même toit n’est-elle pas affectée ?" De son côté, le directeur du Centre national de sécurité nucléaire, Sergei Lukashenko estime avec certitude que le phénomène observé "n’a aucun lien avec le radon. Seules les concentrations en monoxyde de carbone sont suspectes mais, il n’est pas certain qu’il s’agisse du facteur principal."


Les autorités déplacent les habitants

"Le sommeil physiologique ne dure pas si longtemps. Donc ce sont bien des pertes de connaissance, et non du sommeil", assure le docteur Pierre Philip, spécialiste du sommeil au CHU Pellegrin de Bordeaux. "C’est un phénomène rare et la probabilité que ça touche tout un village est quasi nulle. Il y a des chances qu’on ait affaire à un facteur toxique plus que neurologique."

Un spécialiste moscovite du sommeil, Mikhail Poluektov pense par ailleurs que ce mal troublant serait dû à une psychose de masse.

Par manque de clarté dans cette affaire, les autorités ont privilégié le déplacement des résidents de Kalachi en vue de les reloger aux alentours du mois de mai.

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