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Afghanistan: 35 interpellations sur la base attaquée

Trente-cinq membres des forces armées servant sur la base attaquée vendredi par les talibans, dans le nord de l'Afghanistan, ont été interpellés et sont interrogés dans le cadre de l'enquête sur l'assaut, a indiqué mercredi un responsable.

"Nous étudions tous les aspects de cette attaque pour corriger les manquements", a déclaré à l'AFP Abdul Qahar Aram, porte-parole du 209ème Corps d'Armée stationné sur la base de Shaheen, à une quinzaine de km de Mazar-è-Charif, la principale ville du nord.

"Jusqu'ici 35 personnes ont été arrêtées et sont interrogées en lien avec l'attaque, du simple soldat jusqu'au rang de colonel".

Au moins "135 soldats ont été tués et 64 blessés" dans cet assaut conduit plus de cinq heures durant par une dizaine de talibans vêtus comme les Forces spéciales afghanes, selon un dernier bilan publié mercredi par le ministère afghan de l'Intérieur.

Le Pentagone a fait état de 144 morts, dans la pire attaque conduite par les talibans en Afghanistan, "très bien préparée pendant probablement quatre à six mois", selon un responsable à Washington.

Selon une source de sécurité, quatre des assaillants avaient servi sur la base dont ils connaissaient la topographie et les habitudes, et tous disposaient de laisser-passer valides.

Ils savaient en particulier que le port d'armes était prohibé dans le périmètre attaqué, entre la mosquée et le réfectoire, en raison de la présence d'instructeurs occidentaux, selon cette source. Ce qui explique que les victimes n'aient pu se défendre.

Un responsable américain a d'ailleurs mentionné la présence d'une trentaine de formateurs, allemands et américains.

Pour l'analyste Abdul Hamid Safoot, les talibans ont bénéficié des lacunes en terme de transmission du renseignement et de vérification du passé des recrues pour détecter les infiltrés, et du fait que les soldats afghans n'ont pas d'arme à l'entraînement, par peur qu'ils ne la retournent contre leurs instructeurs.

"Les talibans connaissent ces faiblesses, ils ont des gens au sein du gouvernement", accuse-t-il. "Mais puisqu'il n'y a aucune coordination ni partage des renseignements entre services, ce type d'attaques se répète". "Ce ne sera pas la dernière si aucune mesure n'est prise" prédit-il.

Dans une étude publiée début avril, Javid Ahmad, chercheur associé à l'Institut de la Guerre moderne à l'Académie de West Point (Etats-Unis), relève également que "des uniformes militaires et de la police afghane, des insignes, des bottes et autres articles sont en vente libre dans les échoppes et chez les tailleurs".

"Comment se fait-il qu'ils arrivent là et que leur vente soit autorisée, cela reste obscur".

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