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Attentats: Juppé refuse de donner "carte blanche" à Hollande et fait des propositions

Alain Juppé, candidat à la primaire de la droite en 2016, refuse de donner "carte blanche" à François Hollande dans sa réponse aux attentats du 13 novembre et fait des propositions en matière de sécurité et de diplomatie, dans une Lettre aux Français diffusée samedi.

Le maire de Bordeaux rappelle avoir apporté son "soutien" au chef de l'Etat et au gouvernement après les attentats. Mais, prévient-il, "cela ne veut pas dire leur laisser carte blanche. Il faut passer à l’acte très rapidement parce que nous avons déjà l’exemple dans un passé récent d’annonces qui n’ont pas été suivies d’effets".

"Des annonces ont été faites, nous les avons soutenues, nos parlementaires ont voté la prolongation de l'état d'urgence. Maintenant il nous faut des résultats, des résultats concrets, des résultats rapides !", a affirmé M. Juppé samedi soir lors d'un meeting électoral de soutien à Virginie Calmels, tête de liste Droite & Centre en Aquitaine.

M. Juppé, qui soutient les créations de postes dans la police, la gendarmerie ou la justice annoncées par M. Hollande, souhaite ainsi que "dans les tout prochains mois, le président de la République vienne expliquer devant les Français ce qui a été obtenu".

L'ex-Premier ministre fait aussi des propositions, comme de "simplifier drastiquement les procédures administratives qui occupent aujourd'hui deux tiers du temps des policiers et gendarmes, et de recruter du personnel civil pour s'en occuper".

"S'il faut remettre des policiers et des gendarmes sur le terrain, il faut changer cela et on peut le faire sans attendre le recrutement de 8.500 nouveaux", a-t-il appuyé samedi soir à Bordeaux.

M. Juppé prône aussi la création d'un "véritable service de renseignement pénitentiaire", pour prévenir les cas de radicalisation en prison. Il propose en outre que les imams soient obligés de "prêcher en français", ou encore la création d'un "délit d'entrave au service public": "On ne peut pas laisser les représentants de l’État sans moyens de réagir quand un enfant rejette une leçon d’histoire sur la Shoah ou quand une femme hospitalisée refuse d’être examinée par un médecin homme".

Il redit que "les autorités religieuses et spirituelles musulmanes devaient exprimer haut et fort leur rejet massif de toute forme d’extrémisme et de sectarisme et condamner fermement tout acte commis au nom de leur religion allant à l’encontre de la République".

M. Juppé s'est aussi dit "pas sûr qu'une réforme constitutionnelle soit nécessaire" pour répondre aux attentats du 13 novembre. "On va voir ce que le président de la République a derrière la tête quand il parle de réforme. Peut-être serait-il utile, effectivement, de donner une base constitutionnelle plus sérieuse à l'état d'urgence. Mais attendons de voir la proposition", a-t-il ajouté.

Sur le plan diplomatique, face au constat que l'objectif d'un départ de Bachar al-Assad n'a pas été "atteint", M. Juppé se prononce en faveur d'une "coalition unique associant Américains, Russes, Français, Turcs, Iraniens, pays du Golfe" contre le groupe Etat islamique. "Je serai attentif aux résultats qu’obtiendra en ces termes la diplomatie française", prévient-il.

Enfin, M. Juppé souhaite la mise en place d'une "police européenne des frontières, un corps des gardes douaniers européens". "Mais il faut aussi que nos partenaires européens s’engagent sur les théâtres d’opération où nous sommes trop souvent seuls", regrette l'ancien ministre des Affaires étrangères.

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