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Attentats: Vallaud-Belkacem fera des annonces la semaine prochaine sur l'éducation

Najat Vallaud-Belkacem, qui consulte depuis lundi la communauté éducative sur les valeurs de la République après les récents attentats, fera des annonces la semaine prochaine, a-t-elle indiqué jeudi lors d'un point de presse d'étape.

Il ne faut pas "considérer l'école comme la seule responsable de tout, mais l'école peut être une solution majeure. Nous sommes en train de penser le sursaut collectif que nous devons avoir", a dit la ministre de l'Éducation nationale.

"Nous n'avons pas attendu ces événements dramatiques pour agir", a-t-elle dit, rappelant la refondation de l'école lancée depuis deux ans, mais "des circonstances exceptionnelles appellent des réponses nouvelles".

Parmi les axes prioritaires, "la laïcité", avec "de nouveaux contenus liés à l'enseignement moral et civique" (EMC), qui entrera en vigueur à la rentrée 2015 du primaire à la terminale, "mais aussi à l'enseignement laïque des faits religieux avec un effort massif de formation continue pour les enseignants, un soutien opérationnel aux équipes en difficulté".

L'enseignement moral et civique, initié par l'ancien ministre de l'Education Vincent Peillon sous l'appellation "morale laïque", a donné lieu à un projet du Conseil supérieur des programmes actuellement soumis aux enseignants pour une consultation, laquelle a été prolongée d'une dizaine de jours, a précisé l'entourage de la ministre.

Autre axe de travail, "la réduction des inégalités scolaires pour renforcer le sentiment d'appartenance à la République", ce qui "passera par de nouvelles mesures en faveur de la mixité et de la mobilité sociale", a indiqué Mme Vallaud-Belkacem.

"Nous devons mettre fin à l'écart que vivent trop d'élèves entre d'une part les principes de la République et d'autre part leur réalité quotidienne", a-t-elle déclaré. L'école "peut mieux remplir sa mission de transmission de connaissances, qui est la meilleure façon de lutter contre l'obscurantisme".

Il faut aussi "mobiliser l'ensemble des acteurs", a estimé Mme Vallaud-Belkacem, qui a consulté les syndicats de l'Education nationale, parents, lycéens, associations de lutte contre le racisme, collectivités locales, anciens ministres...

Jeudi matin, elle a reçu ses prédécesseurs Claude Allègre, Xavier Darcos, Benoît Hamon, Jean-Pierre Chévènement, Gilles de Robien et François Bayrou. Elle devait recevoir Jack Lang et Vincent Peillon en fin d'après-midi.

La question des inégalités dans la société et "dans les trajectoires scolaires reste une question centrale posée à la République, sinon le ressentiment" qui existe parmi la jeunesse "ne fera que grandir", a prévenu Benoît Hamon.

"On ne va pas sortir de cette crise avec la solution miracle, la réponse qui serait, à travers un ou deux rites, chanter la Marseillaise, ou donner des blouses aux élèves et considérer que ça réglerait le problème", a-t-il estimé. "Ce qui ne veut pas dire que ces questions-là ne doivent pas être posées".

Interrogée sur le fait de chanter la Marseillaise à l'école, la ministre a répondu jeudi sur RTL: "ce dont souffrent aussi nos élèves, c'est une perte de repères, et la question des rites à l'école", du "respect de l'autorité (...), oui , elle se pose".

"Il y a besoin pour les élèves" de "se reconnaître dans une communauté qui peut se matérialiser, pourquoi pas, par des rites. Est-ce que c'est chanter la Marseillaise", ou d'autres rites comme demander aux élèves de "se lever quand un adulte entre dans la classe...?", s'est-elle interrogée.

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