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Au moins 28 morts dans de violents combats dans la capitale libyenne

(Belga) Au moins 28 personnes ont été tuées et plus de 100 blessées vendredi dans de violents affrontements entre milices armées rivales à Tripoli.

Ces combats ont opposé des forces loyales au gouvernement d'union nationale (GNA) soutenu par la communauté internationale à des groupes rivaux au milieu de quartiers résidentiels de la capitale libyenne. En fin d'après-midi, un groupe loyal au GNA s'est emparé d'une prison dans le sud de Tripoli où sont détenus les principaux dirigeants de l'ancien régime de Mouammar Kadhafi, dont le sort était inconnu en soirée, a-t-on appris de source judiciaire. Plus d'une trentaine d'importantes personnalités de l'ancien régime sont détenues dans cette prison, parmi lesquelles le dernier Premier ministre de Kadhafi, Baghdadi al-Mahmoudi, et l'ex-chef des services de renseignements, Abdallah Senoussi, tous les deux condamnés à mort en 2015. On ignorait dans l'immédiat si ce groupe avait gardé les prisonniers sur place, s'il les avait transférés dans un autre endroit, ou si l'attaque avait fait des victimes. Les affrontements de vendredi ont fait au moins 28 morts et 128 blessés, a indiqué le porte-parole du ministère de la Santé Anwar Frajallah, sans être en mesure de préciser dans l'immédiat qui étaient les victimes. Il a précisé que le bilan risquait de s'alourdir en raison de l'existence de "cas critiques". "Certains hôpitaux n'ont pas été aussi en mesure de communiquer leurs bilans en raison d'un problème de télécommunication", a-t-il dit. Un responsable de la sécurité du GNA, Hachem Bichr, a déploré pour sa part 23 morts et plus de 29 blessés dans les rangs des forces loyales. Les combats ont commencé à l'aube dans les quartiers d'Abou Slim, Hadhba et Salaheddine dans le sud de Tripoli, où des chars et armes lourdes ont été déployés, selon des témoins. "Les voix de la raison (...) doivent prévaloir dans l'intérêt du pays", a pour sa part réagi l'émissaire de l'ONU en Libye Martin Kobler. "Il faut protéger les civils", a-t-il ajouté dans un communiqué parvenu à l'AFP, en exhortant les groupes rivaux à s'abstenir de recourir à la violence à des fins politiques. En soirée, un calme précaire régnait dans la capitale sous la coupe de dizaines de milices et en proie à une insécurité chronique depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. Des groupes hostiles au GNA ont revendiqué, sur leurs pages Facebook, des attaques contre les forces loyales à cet exécutif soutenu par la communauté internationale. Les combats ont commencé autour d'un complexe d'une dizaine de villas luxueuses qui servaient de quartier général à des milices fidèles à l'ancien chef d'un gouvernement non reconnu, Khalifa Ghweil, écarté du pouvoir après la formation du GNA. Le GNA a accusé vendredi M. Ghweil et un chef de milice, Salah Badi, d'être responsables des attaques promettant de "riposter sans merci". Les deux hommes, originaires de la ville de Misrata (ouest) étaient des leaders des milices de la coalition Fajr Libya qui avait pris le pouvoir à Tripoli en 2014. Ils "ont dépassé toutes limites. (...) Rien ne les arrête", a dénoncé le GNA dans un communiqué. "C'est leur cadeau aux citoyens pour le mois de ramadan". Les forces loyales au GNA avaient réussi à gagner en influence à Tripoli en chassant en mars des groupes rivaux de leurs fiefs, dans le centre de la ville et aux alentours, au prix de violents combats. Depuis, un calme inhabituel régnait dans la capitale, même si plusieurs secteurs restent hors de tout contrôle. Six ans après la révolte ayant mis fin à la dictature de Mouammar Kadhafi, la Libye reste engluée dans une interminable crise de transition, victime d'une insécurité persistante, d'une économie en lambeaux et de rivalités politiques incessantes. (Belga)

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