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Avion abattu en Turquie : la Russie promet des conséquences "sérieuses"

Tandis que la communauté internationale appelle à l’apaisement, le président russe est furieux et promet que cet accident ne restera pas sans conséquence sur les relations entre son pays et la Turquie.

Alors qu’un avion russe a été la cible de la Turquie, mardi à la frontière syrienne, tuant le pilote du chasseur-bombardier Soukhoï Su-24, les réactions internationales n’ont pas tardé à survenir, dénonçant cet accident tout en appelant à l’apaisement. Le président russe Vladimir Poutine, quant à lui, ne décolère pas.

Il a dénoncé un "coup de poignard dans le dos", porté par des "complices des terroristes". Le président turc s’est quant à lui entretenu avec le président américain Obama. Recep Tayyip Erdogan a évoqué "l'importance de désamorcer les tensions" et a promis "de faire en sorte d'éviter de nouveaux incidents similaires".

Il a cependant défendu cette attaque : "Tout le monde doit respecter le droit de la Turquie à protéger ses frontières", s’est-il défendu.

Cet incident, le plus grave depuis le début de l'engagement militaire de la Russie aux côtés du président syrien Bachar al-Assad fin septembre, intervient alors que la France tente de convaincre les Américains et les Russes de former une coalition mondiale unique contre les jihadistes après les attentats de Paris. Cet incident a provoqué une brusque escalade des tensions et complique les efforts de coalition.

Tandis que les versions des Turcs et des Russes se contredisent quant à la position de l’avion russe et quant aux avertissements qui auraient été émis, les condamnations du général Roudskoï sont sévères : pour lui, la destruction du Soukhoï est une "violation flagrante du droit international" qui aura "les conséquences les plus graves".

"Cet événement tragique va avoir des conséquences sérieuses sur les relations russo-turques", a renchéri Vladimir Poutine lors d’une conférence de presse.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a annoncé l'annulation de la visite qu'il devait faire mercredi en Turquie. Il a par ailleurs déconseillé aux Russes de se rendre en Turquie, une de leurs destinations touristiques favorites.


"Désamorcer les tensions"

Cet accident a été commenté par Barack Obama, qui s'est rangé derrière la Turquie, alliée des États-Unis au sein de l'OTAN. Lors d’un entretien téléphonique, ils se sont mis d’accord sur "l'importance de désamorcer les tensions et de faire en sorte d'éviter de nouveaux incidents similaires", a déclaré la présidence turque. 

De nombreux responsables internationaux ont invité la Turquie et la Russie à la retenue. À commencer par le président français François Hollande, qui souhaite que l'on "évite toute escalade". "Ce qui s'est passé est grave et nous ne pouvons que le regretter", a-t-il dit.

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a plaidé pour des "mesures urgentes pour apaiser les tensions". À l'issue d'une réunion extraordinaire demandée par Ankara, le secrétaire général de l'Alliance atlantique Jens Stoltenberg s'est déclaré "solidaire" de la Turquie, mais a lui aussi appelé "au calme et à la désescalade".

Le président du Conseil européen, le Polonais Donald Tusk, a appelé à "garder la tête froide", estimant qu'il s'agissait d'un "moment dangereux". Et la chef de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini, a souligné la "nécessité d'éviter un engrenage".

La Russie est avec l'Iran le principal soutien du pouvoir de Damas, alors que les Occidentaux et la Turquie veulent que le président Assad quitte le pouvoir.

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