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Bataille de Mossoul: l'Etat islamique utilise des drones équipés de bombes

Depuis plusieurs semaines, l'est de la ville de Mossoul, fief de l'Etat islamique (EI) en Irak, a été repris par les forces irakiennes. Mais l'EI a conservé une capacité mortelle de nuisance grâce à des bombes humaines mais aussi à des drones comme nous l'apprend le média américain Voice of America dont nous avons traduit un article publié le lundi 13 février.

La première fois que je suis allé au restaurant "My Beautiful Lady" (Ma splendide demoiselle) il y a environ un mois, il venait juste de rouvrir dans Mossoul-est.
Après deux ans et demi d'occupation de l'Etat islamique (EI) et des mois de combats de rue et de bombardements aériens, clients et personnel étaient impatients de voir la vie reprendre son cours normal.
Un des restaurants les plus importants de Mossoul rouvrait ses portes. D'une certaine manière, c'était un peu comme si Mossoul rouvrait ses portes.

Dans les semaines qui ont suivi, d'autres commerces dans la zone ont rouvert et sont devenus des points de rencontre populaires pour les généraux irakiens et leurs hommes.
J'ai rencontré une brigade au "My Beautiful Lady" après qu'ils avaient repris et sécurisé leur zone dans l'est de Mossoul. Un général venait d'inspecter des prisons de l'EI, des fabriques de bombe et d'autres bâtiments utilisés par les activistes de l'EI. Des journalistes saisissaient l'ambiance dans les zones récemment reprises et cela s'apparentait à une sorte de célébration de victoire.

Quelques jours plus tard, l'EI avait été complètement expulsé de l'est de Mossoul et les forces irakiennes annonçaient une victoire totale à l'est du fleuve Tigre qui traverse la ville. Bombes, mortiers et tirs de sniper n'ont jamais cessé de se faire entendre dans les quartiers jouxtant le fleuve et les activistes de l'EI n'ont jamais arrêté d'essayer d'ouvrir une brèche vers l'autre côté.

Jusqu'à la semaine passée, l'illusion que les activistes de l'EI avaient physiquement disparu de l'est de Mossoul tenait bon. Mais plusieurs attaques vendredi dernier ont prouvé que les locaux avaient raison quand ils affirmaient que tout cela n'était qu'illusion.

"My Beautiful Lady" a subi une attaque à la bombe pendant l'heure d'affluence de midi, deux kamikazes déclenchant les charges explosives de leurs vestes, visant apparemment des restaurants selon les habitants. Des soldats situés dans une autre zone disent aussi avoir abattu un autre kamikaze ainsi qu'un terroriste conduisant une voiture explosive.

Des bulletins d'actualité rapportent la mort de 10 personnes dans ces attaques ainsi que d'autre dans la capitale Bagdad, bien que des locaux assurent que le seul bilan des victimes du restaurant est déjà au-delà des 10 individus.

Deux jours après les attaques suicide, le personnel du restaurant s'attachait péniblement à nettoyer, accablé par l'espoit ténu de reconstruction.

Le propriétaire du restaurant et au moins deux enfant sont morts.

"Cet endroit constituait un phare pour l'est de Mossoul", confie Mohammed Badr, 21 ans, serveur au "My Beautiful Lady". "Les gens ont peur d'ouvrir des commerces. Nous avions ouvert et d'autres avaient suivi. Maintenant, on a l'impression d'être à nouveau dans une ville-fantôme. Tout le monde est effrayé."

Dans de nombreuses parties de la ville dimanche, nous avons vu soldats et civils, leurs visages tournées vers le ciel, espérant voir des drones de l'EI avant que les drones ne les voient. Des soldats affirment que des drones ont blessé 20 personnes en une journée dans l'est de Mossoul, des civils pour la plupart.

"Les activistes de l'Ei tentent chaque jour de traverser le fleuve, mais les forces irakiennes les arrêtent avec leurs balles", décrit le capitaine Fawas Affas des Forces de Mobilisation Populaire, l'un des plus grands groupes militaires de la coalition.

D'autres soldats disent avoir abattu dans le ciel un drone de l'EI armé plus tôt dans la journée. L'appareil est tombé sans exploser. Ils l'ont attaché à un poteau, pas plus sûr que ça qu'il s'agissait de la chose à faire en attendant une équipe technique.

Pa strès loin de là, à une base armée irakienne, nous nous abritons sous un auvent alors qu enous entendons un autre drone volant au-dessus de nos têtes. Il était en fait déjà passé par la base, mais des soldats sont soulagés de constater qu'il les a apparemment manqués alors qu'il s'éloigne. Quand des drones observent des soldats avec l'objectif de sa caméra, des mortiers de l'EI suivent.

Le fait que des l'EI conserve toujours des membres dans l'est de Mossoul n'alarme pas certains soldats qui disent simplement que cela a toujours été le cas.

"Ils ont toujours eu des cellules dans l'est de Mossoul", dit le capitaine Majid Saeed de l'armée irakienne. "J'ai des amis sur Facebook qui me disent qu'ils savent qu'il y a des activistes de l'EI dans leurs quartiers et ils veulent savoir comment les dénoncer".

(Traduction d'un article du média Voice Of America publié le 13 février)

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