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Burundi: libération d'une figure de la contestation arrêtée pour "insurrection"

(Belga) Audifax Ndabitoreye, figure du mouvement d'opposition à un troisième mandat du président burundais, arrêté pour "insurrection" mercredi à Bujumbura, a été libéré dans la soirée, a-t-il lui-même annoncé.

"Pour le moment je suis libre, mais ils (les services de renseignement) me demanderont peut être de revenir pour m'entendre", a déclaré M. Ndabitoreye dans un entretien téléphonique. "Je suis à la maison, ma femme pleure mais ce sont des larmes de joie", a-t-il ajouté. Ce poids lourd de la société civile burundaise, détenteur de la double nationalité burundaise et néerlandaise, avait donné mardi une interview dans laquelle il appelait à manifester contre un troisième mandat du chef de l'Etat. M. Ndabitoreye avait été arrêté mercredi en fin d'après-midi dans l'hôtel de Bujumbura où il venait de participer, avec d'autres personnalités de l'opposition et de la société civile, à une réunion avec les ministres des Affaires étrangères des pays de la Communauté d'Afrique de l'Est (Tanzanie, Kenya, Ouganda, Burundi, Rwanda) venus préparer un sommet le 13 mai en Tanzanie pour désamorcer la crise burundaise. Le ministre tanzanien des Affaires étrangères, Bernard Membe, qui présidait les travaux, avait pourtant garanti que personne ne serait arrêté à l'issue de cette réunion. Des membres des services de renseignement, en civil, ont tenté une première fois dans l'après-midi de se saisir de M. Ndabitoreye, dans le hall de l'hôtel, provoquant une échauffourée qui a permis à l'intéressé de rejoindre la salle de réunion. Une deuxième tentative d'arrestation, devant les délégations, a échoué de la même façon, alors qu'Audifax Ndabitoreye, lui-même ancien chef des services de renseignement dans les années 1990, sortait de l'hôtel en compagnie de M. Membe. Réfugié dans le hall, il s'est finalement livré aux policiers, devant caméras et micros de nombreux journalistes, après une heure de face-à-face. Le président burundais Pierre Nkurunziza , élu en 2005 et réélu en 2010, a été désigné le 25 avril par son parti, le Cndd-FDD, pour être son candidat à la présidentielle du 26 juin. Ses opposants jugent un troisième mandat anticonstitutionnel, ce que son camp réfute. La Cour constitutionnelle burundaise, jugée inféodée au pouvoir par les contestataires, a donné raison au chef de l'Etat mardi. (Belga)

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