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C'est fini: l'État islamique a perdu la bataille de Raqa

L'alliance anti-EI annonce le "contrôle total" de Raqa, la "capitale" de l'État islamique en Syrie.

C'est donc terminé. La ville de Raqa en Syrie, fief du califat autoproclamé de l'État islamique (EI) semblait il y a un an encore intouchable. Elle est finalement tombée ce mardi 17 octobre 2017. Le groupe Etat islamique (EI) a été chassé mardi de la dernière position qu'il contrôlait à Raqa, son ex-"capitale" en Syrie, après la capture du stade municipal par une alliance antijihadistes, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"Les Forces démocratiques syriennes sont parvenues à capturer le stade municipal (dans le centre-ville) après y avoir pénétré et ratissé la plupart du secteur", a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, précisant que "la plupart des jihadistes s'étaient rendus".

Il restait dans cette ville du nord du pays en guerre plusieurs dizaines de combattants étrangers de l'EI, retranchés dans le stade municipal du centre de la cité, selon les Forces démocratiques syriennes (FDS), qui s'attendent à la chute imminente de l'ex-fief jihadiste. Les FDS, une alliance de combattants kurdes et arabes appuyée par les Etats-Unis, a progressivement reconquis la quasi-totalité de Raqa, plus de quatre mois après leur entrée dans la métropole aux mains de l'EI depuis 2014.

Mardi, elles avaient annoncé avoir repris l'hôpital national, une des deux dernières positions encore aux mains des jihadistes. "L'hôpital national a été libéré (...), 22 combattants étrangers ont été tués", ont indiqué les FDS sur leur site internet. "Les combats se poursuivent près du stade", toujours tenu par les jihadistes. Ce dernier carré devrait être "libéré soit aujourd'hui soit demain au plus tard", a indiqué à l'AFP le porte-parole des FDS, Talal Sello.

"Les combats se poursuivent aux abords de l'hôpital et du stade (...) Il se peut qu'aujourd'hui ou demain, tous les jihadistes soient anéantis dans ces deux zones", a-t-il souligné.


Civils et jihadistes évacués

La chute de Raqa va constituer un nouveau revers de taille pour l'EI qui a perdu beaucoup de terrain en Syrie et en Irak voisin après des multiples offensives pour le déloger des régions conquises depuis 2014.

Raqa était devenue le symbole des pires atrocités commises par l'organisation jihadiste, qui y aurait planifié les attentats sanglants ayant frappé plusieurs pays, notamment en Europe.

Lundi soir, les FDS ont annoncé avoir "totalement libéré" le tristement célèbre rond-point d'Al-Naïm, où l'EI menait ses exécutions lorsqu'il était encore maître de la ville.

"Les jihadistes s'étaient retirés depuis deux semaines de ce rond-point mais les FDS n'étaient pas parvenues à le contrôler car il était miné", selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Ces derniers jours, en vertu d'un accord négocié par des responsables locaux et des représentants tribaux, les derniers civils pris au piège ont pu être évacués et les jihadistes syriens ont été autorisés à quitter la ville, selon les FDS.

Quelque 275 jihadistes syriens et leurs familles avaient été évacués. Il n'était pas possible dans l'immédiat de savoir s'ils avaient été autorisés à rejoindre d'autres régions aux mains de l'EI.


"Plus de terreur"

La coalition internationale emmenée par Washington a inlassablement répété que les combattants étrangers ne seraient pas autorisés à quitter Raqa.

"La dernière chose que nous voulons, c'est que les combattants étrangers soient libérés et qu'ils puissent retourner dans leur pays d'origine et causer plus de terreur", assurait dimanche le porte-parole de la coalition, le colonel américain Ryan Dillon.

Depuis des mois, l'organisation ultraradicale subit revers après revers en Syrie et en Irak, sous le coup des offensives soutenues par la Russie ou par les Etats-Unis.

Dans la province de Deir Ezzor (est), voisine de Raqa, les jihadistes sont aussi confrontés à deux offensives distinctes: d'un côté les forces du régime syrien, soutenues par l'aviation russe, de l'autre les FDS, appuyées par la coalition internationale.

Les forces prorégime ont réussi à reconquérir de vastes territoires entre la capitale provinciale de Deir Ezzor et la ville de Mayadine, sur la rive Est du fleuve de l'Euphrate, a annoncé mardi l'OSDH.

"Ce n'est pas une région désertique, ce sont des localités sur le fleuve de l'Euphrate qui étaient des bastions de l'EI", a précisé à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, précisant que les combats se poursuivaient dans une seule localité du secteur.

Déclenché en 2011 par la répression gouvernementale de manifestations pacifiques, le conflit en Syrie s'est complexifié avec l'implication de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé.

Il a fait plus de 330.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés

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