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Ces images ont changé le cours des choses: faut-il les montrer?

Souvent, des clichés comme ceux du petit Aylan ont fait bouger les choses. Surtout quand on y voit des enfants confrontés à la mort ou à la souffrance, comme cela a été le cas notamment au Soudan, en Colombie, ou au Vietnam. Faut-il montrer ces photos? "Le photojournaliste est parfaitement dans son rôle lorsqu'il applique tout son savoir –faire à montrer dans toute sa réalité l'horreur et le drame qui se jouent", a estimé François Heinderyckx, directeur du département des sciences de l'information et de la communication à l'ULB.

La photo du reporter américain montrant les dégâts provoqués par l'explosion d'une bombe au napalm est l'une des plus connues au monde. La bombe incendiaire, faite d'essence et de produits chimiques, brûle tout sur plusieurs centaines de mètres, sans discernement des civils. Les Etats-Unis sont au Vietnam depuis 7 ans, et à la suite de la publication de ces photos, l'opinion publique américaine commence à douter. "Tout à coup, cette image vous arrive en pleine figure, indique François Heinderyckx, directeur du département des sciences de l'information et de la communication à l'ULB. Cela envoie le message: c'est ça la réalité de la guerre. Il ne faut pas nous chanter les victoires, la guerre c'est ça. On pense que le choc émotionnel qui a traversé l'opinion à partir de cette photo, a été déterminant. Il y a eu un tournant dans la façon dont l'opinion publique mondiale percevait cette guerre".



Les images de la famine au Soudan avaient choqué le monde entier

Dans les années 90, les images de la famine au Soudan, dont la photo de "la petite fille un vautour", ont provoqué un réveil des consciences sur les conséquences de l'une des guerres les plus longues et plus meurtrières du XXe siècle.


Faut-il montrer? "Le photojournaliste est dans son rôle"

La photo de la petite Colombienne de 13 ans, victime de l'éruption du volcan en 1985, a posé question. Son agonie avait été retransmise à la télévision et avait mobilisé des millions de donateurs jusque-là détachés. "La polémique autour de l'opportunité ou non de montrer ou non ce genre de photo est déplacée, en l'occurrence, a poursuivi François Heinderyckx. C'est-à-dire qu'on ne peut pas contester la gravité des faits. Il me semble que le photojournaliste est parfaitement dans son rôle lorsqu'il applique tout son savoir –faire à montrer dans toute sa réalité l'horreur et le drame qui se jouent".


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