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Chili: Bachelet veut autoriser l'avortement thérapeutique

La présidente du Chili, Michelle Bachelet, veut autoriser l'avortement, totalement interdit depuis la dictature de Pinochet, en cas de viol, de malformation foetale et de risque pour la santé de la mère, dans un projet de loi transmis samedi au Congrès.

"Les faits ont montré que l'interdiction totale et la criminalisation de toute forme d'interruption de grossesse n'ont pas empêché, ni n'empêchent sa pratique dans des conditions de haut risque pour la vie et la santé des femmes", a déclaré la présidente, lors d'une comparution publique au palais de la Moneda.

Le projet de loi, qui doit être approuvé par le Congrès, envisage la dépénalisation de l'avortement en cas de "risque présent ou à venir pour la vie de la mère", de "malformations incompatibles avec la vie extra-utérine" ou de grossesses issues d'un viol.

L'avortement thérapeutique nécessitera le diagnostic d'un médecin, entériné par un autre praticien. L'avis d'un seul suffira si la femme court un risque imminent.

En cas de viol d'une mineure de moins de 14 ans, le délai pour avorter passera de 12 à 18 semaines, car "les adolescentes très souvent ignorent leur état", a déclaré Michelle Bachelet.

Le projet de loi reconnaît aux médecins le droit à l'objection de conscience. En tel cas, la patiente sera orientée vers un autre médecin par son centre de santé.

Quelque 16.510 femmes sont chaque année hospitalisées au Chili pour des grossesses de moins de 22 semaines présentant un danger pour leur vie ou parce que le foetus souffre de malformations incompatibles avec la vie. Il n'existe aucune donnée concernant les grossesses consécutives à un viol.

Le général Pinochet, au pouvoir entre 1973 et 1990, a totalement interdit l'avortement en 1989 juste avant de quitter le pouvoir. Auparavant, l'interruption de grossesse avait été possible pendant 50 ans en cas de foetus non-viables et de dangers pour santé ou la vie de la mère.

Cette interdiction totale a été maintenue depuis le retour de la démocratie en 1990 sous la pression de l'église catholique.

Au Chili, pays très conservateur, le Parlement a approuvé mercredi l'union civile pour les homosexuels, une demande historique de la communauté gay.

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