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Chine: les Etats-Unis "souhaitent" que Liu Xiaobo puisse être soigné à l'étranger

Le nouvel ambassadeur des Etats-Unis en Chine a déclaré mercredi "souhaiter" que le prix Nobel de la paix 2010 Liu Xiaobo, gravement malade et sous liberté conditionnelle, puisse avoir la possibilité d'être soigné à l'étranger.

Terry Branstad, réputé familier du président chinois Xi Jinping, est arrivé mardi à Pékin, au lendemain de l'annonce par l'avocat du dissident chinois que celui-ci souffrait d'un cancer du foie en phase terminale. L'opposant a quitté la prison où il était détenu et est actuellement hospitalisé à Shenyang (nord-est).

Des organisations de défense des droits de l'homme ont exhorté les autorités chinoises à autoriser Liu Xiaobo, 61 ans, à bénéficier de soins à l'étranger. L'ambassade des Etats-Unis en Chine avait appelé mardi Pékin à lui donner une "liberté de mouvement" et lui permettre de choisir les médecins de son choix.

"Bien sûr, nos pensées vont vers lui et sa femme, et nous sommes disposés à faire ce qui peut l'être pour voir si cela est possible", a déclaré Terry Branstad lors d'une conférence de presse dans sa nouvelle résidence diplomatique à Pékin.

"En tant qu'Américains, nous souhaiterions qu'il ait la possibilité de bénéficier d'un traitement ailleurs si cela peut aider", a poursuivi l'ambassadeur américain.

Terry Branstad, 70 ans, ex-gouverneur de l'Iowa connaît le président chinois Xi Jinping depuis 1985, lorsque ce dernier, jeune cadre provincial, avait effectué un séjour d'études aux Etats-Unis.

Interrogé sur les propos du diplomate, le ministère chinois des Affaires étrangères a rejeté mercredi toute implication des Etats-Unis dans le cas de l'opposant.

"Liu Xiaobo étant un citoyen chinois, pourquoi devrions-nous discuter du sort d'un citoyen chinois emprisonné avec d'autres pays?", a déclaré le porte-parole Lu Kang lors d'un point presse régulier.

Le dissident a été condamné en 2009 à 11 ans de réclusion pour "subversion". Il avait corédigé un manifeste, la Charte 08, appelant à l'avènement d'une démocratie pluraliste en Chine.

L'avocat de l'opposant, Mo Shaoping, a déclaré à l'AFP que les personnes en liberté conditionnelle ne peuvent en théorie se rendre à l'étranger, mais que l'option restait possible si Liu était considéré comme un "cas spécial", d'après la loi chinoise.

Taïwan s'est par ailleurs dit mercredi disposé à accueillir et soigner Liu Xiaobo et "lui fournir le meilleur traitement médical possible" s'il exprimait la volonté de se rendre sur l'île.

Le journal Global Times, considéré comme proche du pouvoir chinois, a jugé mercredi dans un éditorial qu'un exil du dissident pourrait "encourager davantage d'attaques de l'opinion publique occidentale contre la Chine".

"Mais d'un autre côté, l'Occident aurait de moins en moins d'intérêt pour lui s'il quittait la Chine", notait le quotidien.

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