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Cohen et Schlesinger se donnent trois ans pour redresser Europe 1

Ils se donnent trois ans pour remonter l'audience d'Europe 1 à son niveau historique : Patrick Cohen et Frédéric Schlesinger, débauchés de Radio France par le groupe Lagardère, ont donné lundi le coup d'envoi d'une nouvelle grille avec laquelle ils espèrent enrayer la fuite des auditeurs de la station.

"Bonjour à tous, c'est Europe Matin qui vous réveille!" Patrick Cohen, qui présentait depuis sept ans la matinale de France Inter, a présenté la nouvelle émission matinale de la radio, depuis les studios situés près des Champs-Elysées.

"On espère vous surprendre et vous plaire et vous garder fidèlement à portée de main et d'oreille, matin après matin", a lancé le nouveau présentateur de la tranche stratégique 7h-9H30.

- Baptême du feu -

Juste après cette première, encore sous le coup d'une "fatigue nerveuse", Patrick Cohen confie à l'AFP qu'il avait "à coeur que la première soit la plus parfaite, la plus accomplie possible". Un baptême du feu qui a été bouleversé par l'annonce du décès de Mireille Darc, qui a obligé le journaliste à modifier son "conducteur", c'est-à-dire la feuille de route de sa matinale.

Le journaliste, nommé directeur délégué auprès de Frédéric Schlesinger (vice-PDG de la station et ancien directeur délégué aux programmes de Radio France) a notamment instauré un supplément culturel quotidien, "Melting pop", auquel il dit "tenir beaucoup", parmi les très nombreuses nouveautés concoctées pour cette rentrée.

La nouvelle équipe à la tête d'Europe 1, composée également du directeur délégué aux programmes et à l'antenne Emmanuel Perreau, autre ancien de Radio France, a profondément renouvelé les programmes, en réduisant le nombre de chroniques, et fait appel à de nouvelles voix comme Philippe Vandel pour "Village Médias" à 9H30 ou Daphné Bürki de 10h à midi. Le tout "à coût constant" par rapport à l'ancienne grille, souligne Frédéric Schlesinger.

Des décisions qui visent à harmoniser la grille, alors qu'elle faisait cohabiter naguère des personnalités aussi diverses que Jean-Marc Morandini, Cyril Hanouna et Frédéric Taddéï, dit-il.

- "Il y avait urgence" -

L'objectif : contrecarrer la chute de l'audience d'Europe 1, qui a fondu à 7,1 points au printemps, reléguant la station phare du groupe Lagardère au 6e rang des radios françaises, derrière RTL, France Inter, NRJ, franceinfo et RMC.

"Toutes les radios ont eu des moments difficiles, des crises de croissance et des crises existentielles, Europe 1 n'y a pas échappé. On est en train d'essayer de reconstruire tout ça en mettant plus de cohérence dans la grille, plus d'harmonie dans les programmes, des personnalités qui jouent plus ensemble", explique Frédéric Schlesinger.

"Il y avait urgence", reconnaît le dirigeant, après la perte de près d'un million d'auditeurs depuis deux ans.

"Les auditeurs partent plus facilement qu'ils ne reviennent, maintenant on espère que dans les trois ans on aura repositionné Europe 1 là où on aurait dû toujours rester, c'est-à-dire autour de ce pivot de 9 points, l'audience historique de la station", dit-il.

A court terme, le vice-PDG espère que les prochains chiffres de Médiamétrie, dont les premiers seront publiés cet automne, iront dans le bon sens. "Ce qui est important pour nous c'est d'être au-dessus de 7,1 points et d'inverser la courbe. Après on ne verra rien avant avril/mai, il faut laisser six mois" pour que les changements s'installent, ajoute-t-il.

Mais "ce ne sera pas facile, on n'est pas dans le rêve. On est très humbles, il y a une concurrence extrêmement bien positionnée. Qu'il s'agisse de RTL, France Inter, franceinfo ou RMC, on a là quatre concurrents qui sont puissants avec des formats clairs et des publics précis", admet-il.

La nouvelle équipe prévoit déjà d'effectuer de nouveaux réglages dans les jours et semaines qui viennent, en espérant que les auditeurs soient au-rendez-vous...

"C'est évidemment une mécanique de précision avec énormément de pièces différentes, qui demande beaucoup, beaucoup de travail pour que les choses paraissent naturelles et spontanées", et "il y a encore quelques petits réglages", résume Patrick Cohen.

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