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Colombie: Santos pour un plébiscite sur la paix que les Farc le veuillent ou non

Le président Juan Manuel Santos a affirmé lundi qu'il soumettrait à plébiscite l'accord de paix prévu avant le 23 mars avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), que cette guérilla le veuille ou non.

"Je soumettrai à plébiscite ce qui sera signé à La Havane, que cela plaise ou non aux Farc", a écrit le chef de l'Etat sur son compte Twitter.

M. Santos réagissait à une déclaration un peu plus tôt d'Ivan Marquez, chef de la délégation des Farc aux pourparlers de paix, qui a rejeté cette procédure.

"Nous n'acceptons pas de soi-disant plébiscite pour le contreseing de l'accord final", a déclaré M. Marquez à des journalistes à La Havane, où les délégations du gouvernement colombien et des Farc négocient la paix depuis novembre 2012.

Cet accord "qui va apporter la paix en Colombie, qui est en train de se construire au prix de tant de dévouement et de sacrifice, ne peut être mis en danger par légèreté politique", a-t-il argué.

Les Farc - guérilla marxiste issue en 1964 d'une insurrection paysanne et qui, selon les autorités, compte encore quelque 7.000 combattants - plaident pour une approbation de l'accord de paix par une assemblée constituante, estimant qu'elle "offre sécurité juridique et personnelle" à tous les acteurs du conflit.

M. Santos a pour sa part plusieurs fois réitéré que le peuple colombien devait pouvoir dire "oui ou non" à la signature de la paix avec la principale guérilla du pays.

Cette question est un des derniers points de l'agenda de ces négociations de paix, les plus avancées qu'il y ait jamais eu entre le gouvernement et les Farc, après quatre échecs de pourparlers non aboutis.

Par ailleurs, M. Santos a ordonné lundi à l'armée "d'intensifier ses opérations contre l'ELN" (Armée de libération nationale), la deuxième guérilla colombienne, qui compte environ 1.500 combattants.

Le gouvernement et l'ELN ont entamé en janvier 2014 des dialogues exploratoires secrets en vue d'installer des négociations de paix, en parallèle aux pourparlers avec les Farc.

Mais l'ELN, également fondée en 1964 et inspirée de la théologie de la libération ainsi que de la révolution cubaine et de Che Guevara, maintient son offensive et réclame un cessez-le-feu bilatéral avant d'entrer en négociation.

Le conflit armé, qui déchire la Colombie depuis plus d'un demi-siècle, a fait au moins 220.000 morts, des dizaines de milliers de disparus et six millions de déplacés.

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