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Des banques ont continué à frauder malgré la crise: l’amende a été salée

Dans le Bel RTL Eco de ce vendredi, Bruno Wattenbergh est revenu sur les amendes payées par le secteur bancaire.

Au total, les banques ont payé 200 milliards de dollars en amendes à travers le monde, pour divers types de fraude. Sur les ondes de Bel RTL ce matin, Bruno Wattenbergh est revenu sur cette histoire de gros sous.


Depuis le début de la crise, les autorités nationales ne badinent plus avec la fraude des banques et les montants des pénalités atteignent des montants jamais égalés.

Effectivement, depuis la crise des subprimes, qui a signé le début d’une crise sans précédent, les autorités un peu partout dans le monde ont pourchassé les comportements frauduleux des banquiers. Et en à peine sept petites années, ces autorités ont infligé près de 200 milliards de dollars de pénalités à travers le monde. Dont plus de 150 milliards pour les seuls États-Unis. Et cette semaine 6 milliards de dollars de pénalités ont encore été infligés collectivement à six grandes banques internationales pour avoir manipulé le marché des changes londonien entre 2007 et 2013. Il s’agit des américaines Citigroup, JPMorgan Chase, Bank of America, des britanniques Barclays et Royal Bank of Scotland, ainsi que la suisse UBS.


Première question: pourquoi maintenant? Pourquoi autant d’amendes depuis la crise? Il y a plus de fraude ou moins d’intransigeance?

Difficile de savoir s’il y a eu plus de fraudes qu’avant la crise. En tous cas, ce qui est sûr, c’est que les autorités en général, et particulièrement les autorités américaines, d’abord, ne laissent plus rien passer, et ensuite ont la main particulièrement lourde. La raison est évidente: la crise des subprimes, même si elle n’est qu’un élément déclencheur d’une crise plus structurelle, a scandalisé l’opinion publique, d’autant plus dans les pays où les banques ont dû être sauvées par le contribuable. Dès lors, l’intransigeance s’imposait.


Mais n’est-il pas étonnant que certaines banques aient continué à frauder alors qu’elles étaient sous la critique de la rue?

Oui, et cela témoigne sans doute du sentiment d’impunité dont semblaient se prévaloir certains banquiers: cette culture du profit rapide, quitte à contourner, braver ou enfreindre la loi. Même après la crise! Et c’est certainement ce qui a passablement énervé les régulateurs. Spécialement aux Etats-Unis. Résultat, délit d’initié, violation d’embargo, blanchiment d’argent, manipulation du Libor et du marché des changes, ont été traqués, poursuivis et sanctionnés.


Et les montants des sanctions donnent le tournis.

Rien qu’aux États-Unis, les transactions à l’amiable atteignent pour l’instant les 150 milliards de dollars. Soit l'équivalent du produit intérieur brut d’un pays comme la Hongrie. Et ne croyez pas que les Américains soient durs uniquement avec les banques étrangères, car les établissements les plus sanctionnés sont américains, dont la Bank of America qui cumule déjà quelque 58 milliards de $ de sanctions à elle seule. Et on peut légitimement se demander si ces lourdes sanctions ont véritablement arrêté les fraudes ou si celles-ci vont continuer.


Le chiffre éco du jour: 3

3ème... La Région de Bruxelles-Capitale resterait selon Eurostat la 3ème région la plus riche de l'Union européenne, avec un produit intérieur brut (PIB) par habitant représentant 207% de la moyenne de l'Union Européenne. Bruxelles n'est devancée que par les régions du centre de Londres, et de nos voisins du Grand-Duché de Luxembourg. Notons qu’au total, 7 régions-capitales figurent parmi les 10 régions européennes les plus prospères, bénéficiant d’une influence positive des navetteurs.

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