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Des centaines de manifestants à Paris contre "l'état d'urgence permanent"

Des centaines de personnes ont manifesté dimanche à Paris contre "l'instauration d'un état d'urgence permanent" avant l'examen du projet de loi antiterroriste courant septembre à l'Assemblée nationale, a constaté un journaliste de l'AFP.

"Fouilles, perquiz', assignations. L'état d'urgence ne fera pas la loi !", "état d'urgence, Etat policier, on nous empêchera pas de manifester", ont scandé les quelque 600 manifestants, selon la préfecture de police de Paris, qui ont marché du Père Lachaise jusqu'à la place de la République.

Certains manifestants arboraient de petites pancartes : "Liberté, j'écris ton NON à l'état d'urgence", ou encore "il n'y a pas que les indemnités qui vont être plafonnées, les libertés aussi", en référence à la réforme annoncée du Code du travail.

La secrétaire nationale du Syndicat de la magistrature, Katia Dubreuil, a dénoncé un "tour de passe-passe" du gouvernement, quand le candidat Emmanuel Macron avait affirmé durant la campagne présidentielle qu'il mettrait un terme à cette mesure d'exception.

Le projet de loi antiterroriste ne scelle "pas du tout la fin de l'état d'urgence", a-t-elle lancé. "Au contraire, il va être pérennisé. Il va entrer dans le droit commun. Si ces lois sont votées, on va entrer dans l'état d'urgence permanent", a regretté cette juge d'instruction.

"Le corps politique n'a pas le courage de dire que la législation actuelle est suffisante pour lutter contre les risques terroristes", a tonné Mme Dubreuil.

Le projet de loi antiterroriste est "une catastrophe", a estimé Jean-Marc Wasilewski, militant de la Ligue des droits de l'Homme. "C'est la suite de l'engrenage dans lequel on est tombé depuis novembre 2015" et les attentats de Paris et Saint-Denis.

Et ce militant de citer les assignations à résidence qui, en cas de vote du texte, seront décidées par l'autorité administrative, sans contrôle du juge, l'élargissement des perquisitions à domicile ou encore les "périmètres de protection" instaurés en amont des manifestations, sur volonté du préfet, dans lesquels les protestataires pourront être fouillés, ce qui relève de la "privation de liberté".

Ces périmètres "auront un impact sur le droit de manifester", "sans que cela soit efficace dans la lutte antiterroriste", a estimé Céline Verzeletti, secrétaire fédérale de la CGT.

Après son adoption au Sénat en juillet dernier, le projet de loi, destiné à prendre le relais au 1er novembre du régime exceptionnel de l'état d'urgence, doit être discuté à partir de mi-septembre à l'Assemblée nationale.

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