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Des milliers d'Arabes israéliens commémorent la journée de la Terre

Des milliers d'Arabes israéliens, certains brandissant des drapeaux palestiniens, ont participé jeudi à la journée de la Terre, qui commémore la répression meurtrière il y a 41 ans par Israël d'une manifestation contre la saisie de terres, a constaté une journaliste de l'AFP.

Les Arabes israéliens, descendants des Palestiniens restés sur leur terre à la création d'Israël en 1948, représentent aujourd'hui 17,5% de la population de l'Etat hébreu.

Ils se plaignent d'être traités en "citoyens de seconde zone" et sont victimes, selon les ONG qui défendent leurs droits, de discrimination notamment pour l'obtention de permis de construire et de terrains.

S'adressant à la foule, le journaliste israélien Gideon Levy, régulièrement menacé pour ses positions en faveur des droits des Palestiniens, a estimé qu'il n'était "pas facile d'être Palestinien en Cisjordanie, pas facile non plus d'être Palestinien en Israël". "Vous n'avez pas les mêmes droits", a-t-il martelé.

De son côté, le maire de Deir Hanna, Samir Abou Hussein, a exhorté les Arabes Israélien à "lutter chaque jour contre la tempête sioniste qui veut soumettre les Arabes avec ses politiques racistes".

Le 30 mars 1976, après l'annonce de la saisie de centaines d'hectares de terres arabes par le gouvernement israélien en Galilée, des manifestations et une grève générale avaient été organisées.

La police israélienne avait répondu par des tirs qui avaient fait six morts. La saisie des terres avait ensuite été annulée.

Cet événement a été "un tournant majeur de l'Histoire et de la lutte" des Arabes israéliens, explique Mohammed Barakeh, qui dirige le Haut comité de suivi, la principale instance représentant les Arabes israéliens.

Depuis, chaque année à la même date, des manifestations partent de différentes villes arabes d'Israël pour converger vers Deir Hanna, dans la région dite du "triangle arabe" dans le nord d'Israël.

En 41 ans, rien n'a changé estime M. Barakeh si ce n'est qu'aujourd'hui, "il n'y a plus de terres à saisir". "Les localités arabes existantes ne peuvent pas s'étendre pour faire face à la croissance naturelle des habitants", affirme-t-il à l'AFP.

Des manifestations ont également lieu chaque année le 30 mars dans les Territoires palestiniens.

Jeudi, des dizaines de personnes ont défilé dans la bande de Gaza ainsi que dans des villes de Cisjordanie occupée, notamment à Bethléem, où des échauffourées ont éclaté avec l'armée israélienne, et à Naplouse, où plusieurs manifestants ont été blessés lors de heurts avec des soldats et des colons israéliens, selon un correspondant de l'AFP.

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