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Devant ses militants, François Fillon "se retire sans chercher d'excuses"

François Fillon, candidat malheureux à la présidentielle, a estimé que "dans la défaite, le chef se retire sans chercher d'excuses", lors d'une intervention dimanche devant les militants de son micro-parti, Force républicaine, dont il a cédé la présidence à Bruno Retailleau.

"Je ne suis pas là pour régler des comptes ou remettre quelques pendules à l’heure... Je n'en ai ni le cœur, ni d'ailleurs le droit", a expliqué l'ancien Premier ministre devant quelque 500 partisans. "Dans la défaite, le chef se retire sans chercher d'excuses, et sans donner de leçons. C'est la règle que je me suis fixée", a-t-il poursuivi.

François Fillon avait choisi la convention de son micro-parti, Force républicaine, pour s'exprimer pour la première fois depuis sa défaite dès le premier tour de la présidentielle. Il avait indiqué dès samedi avoir "décidé de tourner la page de la politique".

L'intervention de l'ex-candidat LR n'était pas ouverte à la presse, mais son discours a été rendu public.

"Ce que nous avons fait ensemble n'est pas vain. Pas de regrets, pas de soupirs, vous allez vous réinventer, vous redresser, vous allez écrire une nouvelle page", a insisté M. Fillon, longuement applaudi par ses troupes.

Décrit comme "ému" par plusieurs participants interrogés par l'AFP, l'ancien Premier ministre, mis en examen dans l'enquête sur les soupçons d'emplois fictifs de sa femme et de ses enfants, a reconnu que "la politique peut vous détruire", après avoir "dévoré cette vie qui, en réalité, n'en est pas vraiment une".

Sa porte-parole lors de sa campagne présidentielle, Valérie Boyer, a pour sa part estimé que "François Fillon nous manque déjà", et contesté qu'il "ressasse" sa défaite, "alors qu'il nous parle d'avenir".

François Fillon, 63 ans, qui a rejoint le privé en tant qu'associé d'une société de gestion d'actifs et d'investissement, a par ailleurs indiqué préparer les statuts d'une fondation "au secours des minorités, dont les chrétiens d'Orient".

Son successeur à la tête de Force républicaine, Bruno Retailleau, a estimé qu'"en tournant la page, François Fillon nous permet un nouveau recommencement".

"Je voudrais saluer François Fillon et lui montrer notre attachement, notre affection", a-t-il encore ajouté, en se faisant largement applaudir par une salle en partie debout.

Force républicaine n'a pas pris parti pour l'élection du président de LR, mais son nouveau patron a appelé à "renouveler complètement le corpus idéologique de (sa) famille politique", en exhortant à "ne pas être une association d'anciens combattants".

François Fillon "s'en va, mais ses idées restent", a réagi son ancienne porte-parole lors de la campagne présidentielle, Florence Portelli.

"Si nul ne peut prétendre aujourd'hui le remplacer, ou incarner à lui seul son héritage, nous sommes de très nombreux militants à vouloir faire vivre ses valeurs au sein de la droite républicaine", a déclaré dans une courte vidéo mise en ligne sur les réseaux sociaux celle qui brigue aujourd'hui la présidence de LR, face à Maël de Calan et au favori Laurent Wauquiez.

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