Accueil Actu

Disparitions d'enfants: le 116.000 un numéro de téléphone trop méconnu

Le Centre français de protection de l'enfance (CFPE), qui gère en France le 116.000, numéro européen gratuit de conseil et soutien aux familles d'enfants disparus, a reçu en 2016 1.208 appels, "un nombre absolument ridicule" au regard du nombre de disparitions, a déploré mardi l'association.

"Malheureusement le numéro est mal connu y compris des policiers et des gendarmes. Les gens le découvrent souvent par hasard", a regretté lors d'une conférence de presse la directrice de la CFPE-Enfants disparus, Anne Larcher, à deux jours de la Journée internationale des enfants disparus.

En 2016, 49.347 mineurs ont été inscrits en France au fichier des personnes recherchées et 11.771 faisaient l'objet de recherches par la police et la gendarmerie au 1er janvier 2017, a rapporté l'association citant des chiffres du ministère de l’Intérieur. Alors que 90% des cas concernent des fugues, un tiers des mineurs sont retrouvés dans les 48H et un tiers dans les trois premiers mois.

Mis en place en 2007, le 116.000 accessible en français et en anglais dans 31 pays en Europe, accompagne 7 jours/7 et 24 heures/24, psychologiquement et juridiquement les familles confrontées à la disparition d'un mineur.

"Nous ne nous substituons pas à la police (...), mais nos juristes peuvent faire accélérer les recherches auprès des services de police et de gendarmerie, qui parfois tardent à prendre en compte la demande des parents" face au grand nombre de signalements, a expliqué Mme Larcher.

"On recherche plus activement un criminel qu'un adolescent disparu", a-t-elle poursuivi.

"On écrit à tout le monde au procureur, au ministère de la justice, mais ils sont très pris. L'association nous aide beaucoup, je ne sais pas comment j'aurais fait sans elle, c'est très compliqué", raconte Vincent Versaveaud dont le fils a été enlevé l'été dernier par sa compagne qui se trouverait à l'étranger.

"Si le 116.000 était davantage connu et que plus de témoignages nous étaient rapportés cela nous permettrait d'identifier les déplacements des mineurs non accompagnés pour savoir si effectivement, comme on peut le penser, ils sont victimes de trafiquants ou simplement sont en errance", a défendu Mme Larcher.

"La problématique des enfants disparus est trop souvent renvoyée au fait divers" et "pas assez étudiée sur ce qu'elle dit de notre société que ce soit du point de vue des fugues ou des enlèvements parentaux", a-t-elle conclu.

À la une

Sélectionné pour vous