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Distributions de repas aux migrants à Calais: Bouchart se défend de toute inhumanité

La maire de Calais Natacha Bouchart a estimé que "le procès de l'inhumanité" ne pouvait lui être fait après l’arrêté de la mairie pris jeudi visant à dissuader les distributions de repas à des migrants qui se poursuivaient néanmoins vendredi soir.

"Le procès de l’inhumanité ne peut pas être fait à la Ville de Calais, comme il ne peut pas non plus être fait au maire que je suis. Humanité et fermeté sont les maîtres-mots qui ont guidé mon action depuis le début de la crise migratoire", a dit Mme Bouchart (LR) dans un communiqué.

"Pendant des mois, voire des années, chacun a pu constater toute l’humanité dont la population calaisienne a fait preuve en dépit d’une situation unique en France, qui a été vécue comme un traumatisme par de nombreux Calaisiens", a-t-elle ajouté.

"Je me dois de prendre toutes les dispositions nécessaires pour empêcher de se réitérer une situation qui n’a que trop duré", a-t-elle encore affirmé.

Mme Bouchart a pris un arrêté jeudi interdisant "toutes occupations abusives, prolongées et répétées de la zone industrielle des Dunes", située à proximité de l'ancienne "Jungle" de Calais. Elle pointe ainsi du doigt "les distributions de repas aux migrants" sur cette zone entraînant "la présence régulière persistante et massive d'individus".

"Ce n'est pas un arrêté anti-distribution de repas, mais anti-regroupements", s'était justifiée la mairie jeudi.

Les associations de défense des migrants, qui jugent l'arrêté "inhumain" et "indigne", ont annoncé jeudi qu'elles allaient "poursuivre les distributions de repas" et qu'"un recours en justice" était envisagé.

Plusieurs distributions de repas ont d'ailleurs eu lieu vendredi soir. Elles ont été le fait de bénévoles d'Utopia 56 qui sont intervenus dans la zone industrielle des Dunes concernée par l'arrêté, à l'écart des grandes artères, en présence d'environ 250 migrants, dont de nombreux mineurs, a constaté un correspondant de l'AFP.

Les réfugiés n'ont pas été inquiétés par la police.

Une fourgonnette de l'association gynécologie sans frontières était garée non loin du pont des Garennes, permettant à des femmes de se faire ausculter.

Ce nouvel épisode dans le bras de fer que se livrent la mairie et les associations fait suite à la décision de la Ville d'utiliser une benne à ordures pour interdire le passage de douches modulaires destinées aux migrants devant un local du Secours catholique. Cette décision avait été annulée par le tribunal administratif de Lille. La mairie avait alors pris un "arrêté interruptif de travaux".

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