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Primaires américaines: Trump domine le cycle médiatique à 5 jours du premier vote de l'Iowa

A cinq jours du premier acte des primaires américaines dans l'Iowa, le milliardaire Donald Trump a surpris le monde politique en annonçant qu'il boycotterait l'ultime débat de jeudi, officiellement pour protester contre la chaîne Fox News.

Tous les regards du pays sont fixés sur les électeurs de l'Iowa, qui s'exprimeront avant le reste du pays, lundi prochain, sur les 12 candidats républicains et trois démocrates qui cherchent l'investiture de leur parti pour la présidentielle de novembre.

Donald Trump reste le préféré des républicains, avec 41% des intentions de vote au niveau national selon un nouveau sondage CNN, contre 19% pour le sénateur du Texas Ted Cruz, un ultra-conservateur qui courtise l'électorat évangélique.

Les deux hommes devaient s'affronter sur la scène du débat organisé par la chaîne Fox News jeudi à Des Moines, la capitale de l'Etat, mais le milliardaire a annulé mardi sa participation, fustigeant la chaîne et sa journaliste vedette Megyn Kelly, qu'il accuse de partialité.

"M. Trump sait quand une affaire s'annonce mauvaise. Fox News gagne des dizaines de millions de dollars grâce aux débats, bat des records d'audience, alors que lors des années précédentes il s'agissait d'événements sans grande importance et sans audience", a déclaré l'équipe de campagne du milliardaire mardi.

A la place, il organisera à la même heure son propre meeting à Des Moines, dans la même ville. Il a annoncé que l'événement se ferait au profit d'une organisation caritative pour les anciens combattants blessés.

Sur Twitter, il a traité Fox News de "méchante" et d'"idiote", et qualifié Megyn Kelly de "journaliste poids-plume".

- Cruz et les évangéliques -

Fox News a vivement réagi, condamnant la "terrorisation" (sic)dont la chaîne et Megyn Kelly ont fait l'objet de la part de l'équipe Trump.

Le magnat exigeait qu'elle ne présente pas le débat car il lui reproche de l'avoir maltraité lors du premier débat de la saison, en août dernier. Elle lui avait rappelé les insultes proférées dans sa carrière à l'encontre de femmes.

Mais, en maître des médias, Donald Trump a calculé qu'il avait tout à gagner en lançant un nouveau pavé dans la mare. De fait, sa présence dans les débats depuis août a permis aux chaînes d'atteindre leurs meilleures audiences jamais réalisées pour des émissions politiques.

Le retrait de Donald Trump fera de son plus proche rival, Ted Cruz, l'homme au centre du débat de jeudi. Sept candidats seront sur scène, dont le sénateur de Floride Marco Rubio et le docteur Ben Carson.

Ted Cruz a ironisé sur la "peur" de Donald Trump face à Megyn Kelly et l'a invité à un duel télévisé.

L'enjeu du vote de l'Iowa, pour le sénateur du Texas, est d'asséner un coup symbolique à l'homme qui domine la course depuis juillet. Il cherche à unifier l'aile droite du parti républicain, qui hésite aujourd'hui entre plusieurs candidats.

Pour y parvenir, Ted Cruz a enregistré le soutien de leaders du mouvement évangélique, influent dans l'Iowa. Six électeurs républicains sur dix en 2012 étaient évangéliques. Le président de l'organisation Family Research Council, Tony Perkins, qui pourfend le mariage gay et le droit à l’avortement, est ainsi passé dans le camp Cruz.

"Ted est un conservateur constitutionnel qui défendra la foi, la famille et la liberté", a dit Tony Perkins.

Ted Cruz a annoncé une coalition de plus de 17.000 militants anti-avortements mercredi, et consacrera un meeting à Des Moines à la lutte contre l'IVG.

L'animatrice radio star Dana Loesch, championne du Tea Party, a également appelé à voter Ted Cruz. Elle est extrêmement populaire dans la sphère conservatrice.

Mais Donald Trump n’est pas boudé non plus par les élites conservatrices. Jerry Falwell Jr., président de la grande université évangélique Liberty University, a apporté son soutien au milliardaire cette semaine.

Sa stratégie dans l'Iowa défie du reste toute la tradition électorale.

Il n'organise que des meetings dans l'Etat, un ou deux par jour, là où ses rivaux privilégient les échanges, avec des séances de questions-réponses dans des écoles ou des restaurants. Et il est le premier favori à boycotter le débat organisé spécialement pour les électeurs de l'Iowa, à quatre jours du vote.

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