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Grèce: la pollution au mazout gagne le Pirée, les autorités critiquées

La pollution au mazout près d'Athènes prenait un tour de plus en plus politique mercredi, alors que la nappe résultant du naufrage d'un petit pétrolier gagnait le port du Pirée et des quartiers balnéaires près d'Athènes après avoir pollué l'île de Salamine.

L'Agia Zoni II, un petit bâtiment de 91 mètres construit en 1972 et battant pavillon grec, a sombré dimanche en pleine nuit pour une raison encore imprécise, alors qu'il était à l'ancre entre le sud-est de Salamine et le Pirée. Il a laissé échapper quelque 2.500 tonnes de mazout et de carburant pour navires.

Mercredi, des nappes de mazout touchait non seulement Salamine, à l'ouest du naufrage, mais aussi à l'est, Le Pirée, grand port près d'Athènes, ainsi que les localités balnéaires d'Agios Kosmas et de Glyfada dans la banlieue sud-est d'Athènes.

"Malheureusement il faut que j'appelle les habitants (...) à ne pas se baigner sur les côtes de Glyfada, la situation est très difficile", a indiqué à la radio Skaï le maire de Glyfada, espérant "éviter un grand désastre".

Un bateau anti-pollution était dépêché à Agios Kosmas pour circonscrire la nappe, tandis que des barrières ont été installées pour protéger la côte.

Au Pirée, une soixantaine de personnes étaient en train de nettoyer la nappe, selon l'Agence de presse grecque (Ana).

Le ministère de la Marine marchande a convoqué une rencontre d'urgence mercredi après-midi.

- Réaction tardive -

"Le risque (de pollution) n'a clairement pas été estimé correctement (...) et les courants ont fait dériver la nappe", a relevé mercredi à la télévision publique ERT la maire de Salamine Isidora Nannou-Papathanassiou. La veille, elle avait qualifié cette pollution de "catastrophe écologique et économique énorme".

Le ministre de la marine marchande Panagiotis Kouroublis a assuré pour sa part "qu'il n'y avait plus de risque de fuite".

Les garde-côtes ont promis que les moyens allaient s'intensifier. Il y a sur place "trois bateaux de nettoyage privés, un bateau des garde-côtes et deux autres pourraient arriver aujourd'hui", a indiqué leur porte-parole à l'AFP.

Greenpeace et WWF ont vivement critiqué l'incapacité des autorités à "réagir rapidement". "Un pays avec un trafic maritime important n'est pas prêt à réagir rapidement et protéger la richesse maritime et ses côtes, même lors d'un incident d'une portée limitée au moins initialement", a déploré WWF dans un communiqué.

Mardi, des députés du principal parti d'opposition Nouvelle démocratie (droite) avaient également critiqué le temps perdu, selon eux, au moment du naufrage, pour contenir la pollution.

Panagiotis Hatziperos, vice-gouverneur de la région des îles Saronique à laquelle Salamine appartient, a estimé à son tour mercredi sur ERT que "le sérieux de l'incident n'a pas été correctement évalué au départ", visant le ministère de la marine marchande et les garde-côtes.

"J'ai demandé aux propriétaires du bateau de mettre six fois plus de moyens dans la zone", a-t-il dit.

Le capitaine et son second, seuls à bord au moment du naufrage, sont poursuivis pour négligence.

D'ores et déjà, les pêcheurs ont été priés d'éviter la zone et les magasins du bord de mer à Salamine ont fermé leurs portes.

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