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Affaire Grégory: l'enquête reprend, 32 ans après le crime

Plus de 32 ans après le meurtre de Grégory Villemin, 4 ans, jeté pieds et poings liés dans la Vologne (Vosges) le 16 octobre 1984, l'affaire connaît de nouveaux rebondissements depuis mi-juin.

Voici le film des événements:

- 14 juin: un rebondissement inattendu -

Trois membres de la famille du père, Jean-Marie Villemin, sont arrêtés par les gendarmes et interrogés en garde à vue à Dijon. Il s'agit de Marcel Jacob, 72 ans, grand-oncle de Grégory, de sa femme Jacqueline, 72 ans, ainsi que d'une tante de l'enfant, Ginette Villemin, 61 ans.

Les grands-parents paternels de Grégory, Albert et Monique, sont entendus libres, comme témoins.

Le procureur général de Dijon, Jean-Jacques Bosc, précise que ces personnes sont "très proches du coeur de l'affaire" et que les arrestations ont notamment eu lieu pour "complicité d'assassinat" et "non-assistance à personne en danger".

Jamais inquiétés jusqu'alors même si leurs noms figuraient dans les méandres de la procédure, les trois gardés à vue font partie du "clan Laroche". Bernard Laroche, cousin du père de Grégory et premier suspect de l'affaire, libéré puis tué en 1985 par Jean-Marie Villemin, était très lié à Marcel Jacob et à Michel Villemin, frère de Jean-Marie et défunt époux de Ginette.

L'affaire a été relancée grâce notamment au logiciel d'analyse criminelle Anacrim, qui a permis de porter "un regard neuf sur la procédure" en reconstituant la chronologie avant et après le crime et en pointant des incohérences.

- 15 juin: plusieurs personnes impliquées -

La garde à vue des trois proches de Bernard Laroche est prolongée, tandis que Jean-Marie Villemin est reçu à Dijon par le juge chargé de l'instruction.

Lors d'une conférence de presse, le procureur général assure ne pas savoir "qui est l'auteur" du crime, en ajoutant que les trois gardés à vue avaient invoqué leur droit de garder le silence.

"Plusieurs personnes ont concouru à la réalisation du crime", déclare le magistrat. Il évoque un couple, l'homme portant la moustache, qui a procédé à des surveillances dans les jours précédant le crime.

Il précise que de nouvelles expertises d'une lettre manuscrite anonyme reçue en 1983 par Jean-Marie Villemin étaient "confondantes" pour Jacqueline Jacob. Une autre lettre de menaces de mort, de 1989, "implique" la grand-mère Monique, estime le procureur général. La lettre de revendication du 16 octobre 1984 ne désigne pas son auteur actuellement, conclut-il, mais ses termes présentent des similitudes avec celle de 1983.

Ginette Villemin est remise en liberté en fin d'après-midi.

- 16 juin: les Jacob incarcérés -

Marcel et Jacqueline Jacob sont mis en examen pour "enlèvement et séquestration suivie de mort" et incarcérés.

Lors d'une conférence de presse, le procureur général indique qu'ils ont "nié toute participation aux faits". Ceux qui ont enlevé l'enfant sont "les auteurs du crime", estime le magistrat. Marcel et Jacqueline Jacob n'ont pas d'alibi "confirmé ou étayé", selon lui.

Le commandant de gendarmerie de la section de recherches de Dijon évoque une "avancée significative", même s'il ne "peut pas promettre" que l'affaire sera résolue.

L'avocat de Marcel Jacob, Me Giuranna, estime que l'on a "mis la charrue avant les boeufs" et qu'il n'y a "aucun élément matériel, rien".

- 20 juin: libérés sous contrôle judiciaire -

Marcel et Jacqueline Jacob sont remis en liberté sous contrôle judiciaire par la cour d'appel, avec interdiction de parler à la presse. Me Giuranna souligne "la faiblesse des charges" et la presse annonce que Marcel Jacob a un alibi.

- 28 juin: Murielle Bolle entendue -

Murielle Bolle, 48 ans, est interpellée et placée en garde à vue. Agée de 15 ans à l'époque des faits, ce témoin clé avait alors affirmé avoir vu son beau-frère, Bernard Laroche, emmener l'enfant dans sa voiture, avant de se rétracter.

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