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Grève peu suivie des enseignants pour leurs conditions de travail

Malgré un mot d'ordre fédérateur pour de meilleures conditions de travail, plus de formation et une revalorisation des salaires, la grève des enseignants à l'appel de la première fédération de l'éducation semblait peu suivie mardi, avec des manifestations clairsemées.

Selon le ministère de l'Education nationale, le taux de grévistes atteignait seulement 7,54% tous personnels confondus (10,41% chez les enseignants du premier degré et 7,42% dans le second degré).

La FSU, qui appelait à cette grève, n'avait pas communiqué ses estimations globales en début d'après-midi. Le Snes-FSU et le Snep-FSU faisaient état de près de 30% de grévistes dans les collèges, participation "qui démontre l'urgence de répondre" aux "inquiétudes" des enseignants.

Lundi, le SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire, s'attendait à une participation de 22,2% dans son secteur.

En Seine-Saint-Denis, département qui cumule les difficultés, Rachel Schneider du SNUipp-FSU recensait au moins 90 écoles fermées et 60% de grévistes. "On se bat surtout pour des postes car les besoins sont plus criants en Seine-Saint-Denis".

A Paris, où se déroulait la principale manifestation, quelques milliers de personnels d'Ile-de-France étaient réunis en début d'après-midi devant le jardin du Luxembourg, pour rallier le ministère de l'Education nationale près des Invalides, selon une journaliste de l'AFP.

"C'est une mobilisation très difficile", a reconnu la secrétaire générale de la FSU Bernadette Groison, mais "cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de colère, des revendications" des enseignants. Ils "ont l'impression de ne pas être entendus sur des questions précises", ce qui "décourage" les personnels à faire grève, a-t-elle estimé.

La future réforme du collège "inquiète avec une baisse des heures, et les effectifs par classe ne cessent d'augmenter", a dit Frédérique Rolet co-secrétaire général du SNES-FSU, premier syndicat du secondaire. La réforme du collège est un des prochains chantiers que doit lancer le ministère.

- "Pourquoi on gagne moins" -

"Najat: + de moyens ciblés pour l'école" ou "Augmentation recteur: +25620 euros, Professeur: +0 euros. Cherchez l'erreur", clamaient les pancartes, en référence à une prime accordée aux recteurs, mal digérée par des enseignants dont les salaires sont considérés bas et qui sont gelés depuis des années.

"Quand j'ai commencé ma carrière, il y a six ans, on ne regardait jamais nos fiches de paie", raconte Hervé Chauvin, prof d'histoire-géographie à Sarcelles. "Aujourd'hui, on les scrute et on essaye de comprendre pourquoi on gagne moins."

D'autres pointent aussi le manque de moyens: "dans notre lycée, on a 2.000 élèves, et deux CPE", regrette Eva Arnoldvenzlaff, enseignante en BTS à Paris.

A Lyon, quelque 300 manifestants ont réclamé "du temps pour travailler" et "des postes pour être remplacés". Même participation à Rouen, où les manifestants ont scandé "moyens coupés, élèves sacrifiés". A Nice, ils étaient 500 selon la FSU.

A Marseille, il y a eu 600 manifestants selon les organisateurs, moitié moins selon la police. "C'est un redémarrage", a indiqué le secrétaire départemental de la FSU, Alain Barlatier, reconnaissant une mobilisation modeste en dépit d'un "mécontentement qui se développe".

Une centaine d'enseignants se sont rassemblés à Rennes, Clermont-Ferrand et Caen, à peine une quarantaine à Nancy.

Dans le Tarn, la FSU s'attendait à une faible participation en raison des perturbations provoquées par la neige.

Cette grève intervient deux mois après des mobilisations contre des sorties de collèges de l'éducation prioritaire et alors que les rectorats dévoilent en ce début d'année les moyens (classes pour le primaire, nombre d'heures de cours pour le secondaire) attribués aux établissements pour la rentrée 2015.

Elle intervient aussi près d'un mois après les attentats parisiens, et les incidents survenus dans plusieurs établissements au cours de la minute de silence en hommage aux victimes.

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