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Hollande peaufine son discours du Panthéon, "l'un des plus importants du quinquennat"

François Hollande mettait la dernière main mardi au discours qu'il prononcera mercredi pour accueillir quatre héros de la Résistance au Panthéon, où résonne encore l'éloge rendu par Malraux à Jean Moulin il y a cinquante ans.

"Ce discours du président, qui sera certainement l'un des plus importants de son quinquennat, est loin d'être achevé, il y travaillera encore ce soir et cette nuit, et saisira jusqu'à la dernière minute pour affiner, préciser, aiguiser chacun de ses mots", confie un proche du chef de l'Etat.

Mercredi, les cendres de deux femmes et deux hommes qui ont incarné l'esprit de résistance rejoindront le Panthéon: Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette, Germaine Tillion et Jean Zay.

A sa table de travail, le bureau Louis XV qui fut aussi celui du général de Gaulle, chef de la France Libre, François Hollande peaufine un éloge d'environ trois quarts d'heure dont "il a bâti lui-même l'armature" et qui "sera très politique mais aussi très personnel dans sa construction", promet-on à l'Elysée.

Pour ce faire, le président a beaucoup consulté depuis deux mois, ses collaborateurs, bien sûr, auxquels il a demandé des "contributions", tels Constance Rivière, sa directrice adjointe de cabinet, l'ex-journaliste et écrivain Pierre-Louis Basse en charge des "grands événements" ou Pierre-Yves Bocquet, sa "plume".

Mais il s'est entretenu aussi avec des historiens, Jean-Pierre Azéma, Vincent Duclert, Mona Ozouf, l'une de ses "sources d'inspiration"... ou bien encore avec Jack Lang, qui avait joué un rôle clef dans les panthéonisations de l'ère Mitterrand.

François Hollande s'est également plongé dans d'autres discours, ceux de précédentes panthéonisations mais aussi ceux prononcés par les personnalités qui seront honorées mercredi, à commencer par l'hommage aux "morts de la France combattante" rendu par Pierre Brossolette, à l'Albert Hall de Londres, le 18 juin 1943.

- "Dévouement pour la Nation" -

Avec comme ombre tutélaire, l'insurpassable éloge de Jean Moulin par André Malraux et son "terrible cortège", prononcé d'une voix vibrante et forte sur le parvis du Panthéon, durant l'hiver 1964, en présence du général de Gaulle.

Comment s'inscrire dans un tel héritage? Jacques Chirac, largement inspiré par Christine Albanel, avait contourné la difficulté, ne consacrant que quelques lignes au fameux discours de Malraux quand les cendres de ce dernier avaient rejoint à leur tour le Panthéon en novembre 1996.

François Hollande devrait faire de même. "Le moment n'est pas le même, les personnages ne sont pas les mêmes", observe son entourage.

Le président devrait commencer par rappeler que les quatre figures honorées mercredi, "très différentes par leurs origines, leurs parcours, leur histoire et leur postérité, sont inséparables par ce qu'elles ont traversé et leur dévouement pour la Nation et pour la République".

Il ranimera aussi le souvenir de ces quatre résistants souvent méconnus pour souligner "ce qui les rassemble, l'esprit de résistance précisément, le courage et la transmission à travers leurs discours et la trace qu'ils ont laissée dans l'histoire".

Et comme l'avait fait André Malraux en 1964, François Hollande adressera "un message à la jeunesse" pour glorifier les "valeurs de la République, la Liberté, l'Egalité, la Fraternité mais aussi la laïcité".

L'ethnologue Germaine Tillion, "c'est l'égalité entre les hommes et les femmes, entre les cultures, entre les peuples", déclarait déjà le chef de l'Etat, annonçant le choix des quatre panthéonisés, le 21 février, au Mont-Valérien.

Et de poursuivre: Geneviève De Gaulle-Anthonioz, fondatrice d'ATD Quart-Monde, "c'est la fraternité" avec "les plus pauvres, les oubliés, les exclus, les relégués", l'intellectuel Pierre Brossolette, "c'est la liberté" de celui qui se suicida après deux jours de torture par la Gestapo et Jean Zay, ministre de l'Education aux temps du Front populaire, "c'est la laïcité", "c'est la République".

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