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Hystérie, discrimination anti-musulmans et mise en garde: les USA réagissent à leur manière aux attentats de Bruxelles

Le département d'État a mis en garde mardi les citoyens américains de "risques potentiels s'ils veulent voyager vers et à travers l'Europe après une série d'attaques terroristes", dont l'attentat qui a ensanglanté Bruxelles le même jour. Par ailleurs, Les deux républicains en tête de la course à la Maison Blanche ont rivalisé de propositions ciblant les musulmans mardi après les attentats de Bruxelles: Ted Cruz a suggéré que la police patrouille leurs quartiers, Donald Trump de fermer la frontière et rétablir la torture.

Le département d'État a mis en garde mardi les citoyens américains de "risques potentiels s'ils veulent voyager vers et à travers l'Europe après une série d'attaques terroristes", dont l'attentat qui a ensanglanté Bruxelles le même jour.

Cette mise en garde s'applique jusqu'au 20 juin, soit après le coup d'envoi de l'Euro-2016 de football organisé en France du 10 juin au 10 juillet. "Les gouvernements européens continuent de se prémunir contre les attaques terroristes et de conduire des opérations pour empêcher les projets" d'attaques, souligne le département d'État. "Nous travaillons étroitement avec nos alliés et continuerons à partager avec nos partenaires européens les informations qui permettront d'identifier et de contrer les menaces terroristes", poursuit-il.      


Sécurité renforcée dans les aéroports américains

La sécurité a été renforcée mardi dans les principaux aéroports américains, les gares et lieux de transports, après les attentats qui ont ensanglanté Bruxelles, faisant une trentaine de morts et plus de 200 blessés dans la capitale de la Belgique.     


Quatre citoyens américains victimes des attentats

Parmi les blessés figurent quatre ressortissants américains: trois missionnaires mormons ainsi qu'un employé de l'US Air Force. Les missionnaires ont été sérieusement blessés mais leurs vies ne sont pas en danger. Parmi eux, Mason Wells, 19 ans, était à Boston lors de l'attentat qui avait frappé le marathon de la ville en 2013 et à Paris le 13 novembre dernier.     

Plusieurs grandes villes américaines, comme New York, Washington et Los Angeles, ont dans la journée annoncé un renforcement de la sécurité. Les attentats bruxellois, perpétrés à l'aéroport et dans une rame de métro, ont été revendiqués par le groupe djihadiste État islamique (EI), quatre jours après l'arrestation à Bruxelles d'un des auteurs présumés des attentats de Paris en novembre, Salah Abdeslam.     

Surenchère anti-musulmans chez les candidats républicains à la Maison Blanche 

Cette surenchère intervient un jour de primaires dans l'Arizona, l'Utah, l'Idaho et les îles Samoa. "Nous devons autoriser les forces de l'ordre à patrouiller et à sécuriser les quartiers musulmans avant qu'ils ne se radicalisent", a lancé dans un communiqué le sénateur ultra-conservateur texan Ted Cruz, après les attentats à l'aéroport et dans le métro de Bruxelles qui ont fait une trentaine de morts et 200 blessés.     


"Un tapis de bombes" pour les djihadistes

C'est la première fois qu'il cible les musulmans, et pas seulement les musulmans radicalisés. Il avait promis un "tapis de bombes" aux djihadistes après l'attentat de San Bernardino (Californie) en décembre, perpétré par un couple de musulmans radicalisés.     

Ted Cruz s'était aussi montré "compréhensif" quand M. Trump - favori des primaires républicaines - avait alors proposé d'interdire temporairement l'entrée des musulmans aux Etats-Unis de peur qu'un extrémiste ne se cache parmi eux.     

Toujours convaincu que l'islam radical est "en guerre" contre les Etats-Unis et l'Europe, M. Cruz a répété qu'il fallait "mettre fin immédiatement au mauvais programme du président (américain) de faire venir des dizaines de milliers de musulmans syriens".     


"les presque 1.000 policiers musulmans sont aussi une 'menace' ?"

Dans la soirée, le directeur de la communication de la police new-yorkaise, J. Peter Donald s'en est pris nommément à M. Cruz dans un tweet au ton très critique: "Hey @tedcruz, est-ce que les presque 1.000 policiers musulmans sont aussi une 'menace' ? Il est difficile d'imaginer une déclaration plus incendiaire et plus insensée"     

MM. Cruz et Trump ont dénoncé une politique migratoire européenne jugée trop laxiste qui, selon le sénateur texan, a "permis l'afflux massif de terroristes radicaux islamiques en Europe".     


"Anti-constitutionnel, anti-américain"

Une association de défense des droits des musulmans aux Etats-Unis, le Council on American-Islamic Relations (Cair), a jugé "choquant qu'un candidat à la présidence cible des Américains seulement à cause de leur religion".     

"C'est anti-constitutionnel, anti-américain, et c'est indigne d'un des principaux candidats à la présidentielle de répandre la peur, l'hystérie et la discrimination à l'encontre des Américains musulmans. Tous les Américains devraient condamner ses propos", s'est indigné le directeur général du CAIR Nihad Awad, dans le Houston Press.     


Trump compte prendre des mesures radicales contre les terroristes

En cas d'attaque similaire aux Etats-Unis, Donald Trump a indiqué sur Fox News qu'il "fermerait (les) frontières" américaines et qu'il n'"allait pas permettre (aux migrants) d'entrer" aux Etats-Unis. Et si les candidats à l'immigration "sont musulmans, ils doivent être contrôlés très, très attentivement", a-t-il précisé. Les musulmans "ne s'intègrent pas dans d'autres pays", a-t-il encore dit sur la chaîne NBC.     

En cas d'attentat, "nous trouverions les responsables et ils souffriraient grandement", a prévenu le tonitruant milliardaire, répétant qu'il rétablirait la torture et ferait "davantage que la simulation de noyade", bannie aux Etats-Unis depuis son utilisation par la CIA sur des suspects des attentats du 11-Septembre.     


Trump surfe sur la vague de terrorisme pour remonter sa cote

Pour l'analyste Nate Silver, "il faut s'attendre à davantage de déclarations comme celles-là de la part de Trump parce que les attaques de Paris et San Bernardino ont plutôt dopé ses scores dans les sondages nationaux, tout comme son temps d'antenne". Trump avait gagné 7 points de pourcentage après ces événements, selon M. Silver.

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