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Irak: les jihadistes résistent à l'armée autour de Tikrit

Les forces irakiennes rencontraient samedi une résistance du groupe Etat islamique (EI) autour de Tikrit, dans le nord de l'Irak, mais le plus haut gradé américain tablait, avant une visite à Bagdad, sur un succès rapide de l'offensive.

S'adressant à des journalistes dans l'avion qui l'a mené à Bahreïn, avant un passage prévu en Irak, le général Martin Dempsey a indiqué que l'offensive lancée lundi était "seulement possible grâce à la campagne aérienne que nous avons menée autour de Baïji", en référence aux raids de la coalition internationale dirigée par Washington.

Baïji est une localité à une quarantaine de km au nord de Tikrit, la deuxième ville la plus importante conquise en Irak par l'EI, après Mossoul, prise dès les premiers jours de leur percée en Irak, en juin 2014.

Depuis, les forces fédérales, aidées au sol par les peshmergas kurdes, des milices chiites et des tribus sunnites, et dans les airs par la coalition, ont quelque peu réduit l'étendue des territoires aux mains de l'EI.

En six jours de combats autour de Tikrit, le gouvernement irakien n'a fourni aucun bilan, mais des habitants se trouvant sur la route reliant Samarra --centre de commandement de l'opération contre l'EI à Tikrit-- à Bagdad, ont affirmé que des convois ramenant des corps passaient régulièrement.

L'EI a eu recours à des camions piégés dans les premières heures de l'opération, visant l'armée, la police, les milices chiites et des unités de volontaires.

Dans une vidéo - non datée - diffusée samedi sur des comptes Twitter pro-EI, on peut voir les corps de sept hommes, décrits comme des volontaires pro-gouvernementaux, pendus à un pont à Hawija, à 75 km au nord-est de Tikrit.

Les combats ont atteint vendredi la ville de Dour, à 20 km au sud de Tikrit. "Il y a des combats acharnés autour de Dour, avec le soutien aérien de l'armée contre la menace des snipers et des voitures piégées", a déclaré samedi à l'AFP un lieutenant-colonel de l'armée.

- Mobilisation -

Le général Dempsey a estimé qu'il ne s'agissait que d'une question de temps avant de défaire l'EI à Tikrit, un des atouts de Bagdad résidant selon lui dans la mobilisation: quelque "23.000" membres des forces gouvernementales et alliées sont déployés face à des "centaines" de combattants de l'EI, a-t-il souligné.

Des colonnes de camions militaires et de véhicules blindés s'alignent le long de la principale route menant à Tikrit, a poursuivi le général américain qui est arrivé samedi soir à Bahreïn. Il est attendu dimanche sur le porte-avions français Charles de Gaulle, qui croise dans le Golfe et participe à la lutte antiterroriste.

Sur le front ouest, dans la province d'Al-Anbar où l'EI est bien implanté, la coalition a mené 26 frappes ces deux dernières semaines, contribuant à bouter les jihadistes hors d'Al-Baghdadi, une ville proche de la base aérienne d'Al-Assad, où 300 militaires américains entraînent les forces de sécurité irakiennes, a annoncé l'armée américaine vendredi.

Toujours à Al-Anbar, une offensive a été lancée cette semaine pour reprendre Karma, à une dizaine de km au nord-est de Fallouja, l'un des bastions de l'EI.

"Karma sera bientôt totalement libérée, nos forces sont à la lisière de la ville", a assuré vendredi soir dans un communiqué le commandement des opérations de Bagdad, affirmant que 73 jihadistes avaient été tués les deux premiers jours de combats et plusieurs bombes désamorcées.

Des sources hospitalières ont fait état à l'AFP de dizaines de combattants gouvernementaux blessés dans cette opération, évoquant des morts sans donner de chiffres.

Et selon un responsable de la ville sainte de Najaf, où les chiites souhaitent traditionnellement se faire enterrer, 64 corps de combattants tués dans la bataille de Tikrit et ailleurs sont arrivés depuis mercredi.

Le chef d'état-major inter-armées américain a par ailleurs évoqué le rôle de l'Iran, qui offre un soutien clé aux forces gouvernementales irakiennes dans le combat contre l'EI, sans être membre de la coalition.

M. Dempsey a indiqué vouloir se faire une idée sur une possible "complémentarité" entre les actions de Téhéran et celles de la coalition. "Je veux m'assurer que ces efforts sont complémentaires et s'ils ne le sont pas, nous allons avoir un problème", a-t-il dit.

Les exactions de l'EI dans les territoires sous son contrôle depuis juin 2014 suscitent régulièrement l'indignation de la communauté internationale comme cette semaine la destruction au bulldozer de la cité assyrienne de Nimroud, près de Mossoul.

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