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Peu d'espoir de retrouver des survivants sous les ruines d'un immeuble à Téhéran

Les autorités iraniennes ont estimé très minces vendredi les chances de retrouver des survivants sous les décombres d'un grand immeuble de Téhéran où une vingtaine de pompiers étaient portés disparus plus de 24 heures après son effondrement.

Situé dans le sud de la capitale iranienne, l'immeuble de 15 étages Plasco Building s'est écroulé jeudi matin comme un château de cartes après un incendie qui a fait rage durant quatre heures.

Après le début du feu, dont les causes sont toujours inconnues, les occupants de l'immeuble, aidés par des pompiers, ont été rapidement évacués avant que le bâtiment ne s'effondre.

Mais des pompiers ont entretemps pénétré de nouveau dans l'immeuble pour s'assurer que plus personne ne s'y trouvait, selon le maire de Téhéran Mohammad Bagher Ghalibaf.

Des secouristes, des soldats et des chiens-renifleurs ont travaillé toute la nuit pour tenter de localiser les pompiers, mais n'ont trouvé aucun survivant ou cadavre. Leur tâche a été rendue particulièrement difficile par l'épaisse fumée qui se dégage encore du site.

"Il est très peu probable que nous retirions quiconque vivant des décombres", a déclaré le chef du centre de gestion des crises de Téhéran, Esmail Najjar, à l'agence de presse iranienne Isna.

"Notre objectif est de retrouver les corps des martyrs sans les abîmer", a-t-il ajouté.

Le gouvernement a annoncé une journée de deuil national samedi, et publié un communiqué honorant "ces grands hommes du sacrifice", même si plus de vingt-quatre heures après le drame, aucun bilan précis des victimes n'a encore été donné par les autorités.

Le maire de la capitale avait affirmé jeudi qu'une vingtaine de pompiers étaient pris sous les décombres et que certains avaient péri mais sans fournir de chiffre précis.

- 'Courage et sacrifice' -

Un pompier, qui était parvenu à sortir du bâtiment avant qu'il ne s'écroule, a succombé à ses graves blessures vendredi à l'hôpital, a rapporté l'agence de presse Irna.

Selon elle, 111 personnes ont été blessées, dont cinq sont encore hospitalisées.

"Le déblaiement des décombres est plus difficile que dans le cas d'un grand séisme parce qu'on a affaire à du feu, de la fumée et à un manque d'oxygène", a déclaré un responsable du Croissant-Rouge, Morteza Moradipour.

Le drame a profondément choqué le pays. La chaîne de la télévision publique a affiché un bandeau noir en signe de deuil, alors que les réseaux sociaux regorgeaient de messages de condoléances et d'hommages aux pompiers.

"Si les pompiers n'étaient pas arrivés à temps, s'ils n'avaient pas évacué les gens, nous aurions eu des centaines de personnes sous les décombres", a déclaré le porte-parole de la Brigade des sapeurs-pompiers Jalal Maleki.

Le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, a fait part de son "profond chagrin" et salué le "courage et le sacrifice des pompiers". Le président Hassan Rohani a réclamé une enquête sur les causes de l'incendie.

- Mises en garde ignorées -

Jeudi, le porte-parole de la municipalité de Téhéran a affirmé que les gérants de l'immeuble avaient ignoré de nombreuses mises en garde contre la fragilité de cette construction qui abritait un centre commercial et environ 400 magasins de vêtements.

Le président de la chambre de commerce d'Iran, Ali Fazeli, a affirmé que les dommages financiers s'élevaient à environ 450 millions d'euros (15.000 milliards de rials), selon les premières estimations.

"Malheureusement, un nombre considérable de magasins dans cet immeuble n'étaient pas assurés", a-t-il ajouté.

Les magasins de vêtements avaient reçu des stocks importants à l'approche de Norouz, le Nouvel An iranien qui a lieu en mars.

Après le drame, Ahmad, propriétaire d'un magasin au Plasco, se désolait d'"avoir tout perdu". "Des milliers de familles sont ruinées".

Le Plasco était l'un des premiers plus hauts bâtiments érigés dans la capitale au début des années 1960.

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