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Jambon, Francken et Vandeput reviennent d'une mission secrète en Irak: les retours d'illégaux et le terrorisme en ligne de mire

Le ministre de l'Intérieur, Jan Jambon, le ministre de la Défense, Steven Vandeput, et le secrétaire d'Etat à l'Asile, Theo Francken, sont revenus ce mercredi d'une mission secrète en Irak. Le voyage à Bagdad et à Erbil (capitale du Kurdistan irakien) s'est préparé pendant plusieurs mois dans une grande discrétion. Ils ont quitté la Belgique dimanche. Lundi, ils ont rencontré des membres du gouvernement irakien, dont le Premier ministre. Mardi, c'était au tour des représentants de la région autonome kurde.

Jan Jambon et Theo Francken ont signé avec leurs homologues irakiens une déclaration d'intention qui vise à faciliter les relations entre les deux pays en matière d'asile et de coopération policière, ont-ils annoncé ce mercredi lors de leur retour.


Renvoyer les illégaux irakiens déboutés et les illégaux emprisonnés

La déclaration d'intention signée en présence du Premier ministre irakien couvre plusieurs domaines et marque le début d'une coopération plus rapprochée, à en croire M. Jambon. L'un des premiers points qui connaît une traduction dans les faits est le rapatriement d'illégaux irakiens emprisonnés en Belgique. Ils sont une cinquantaine pour le moment, condamnés pour des faits qui leur ont valu 5 à 10 ans de prison.

La Belgique a reçu jusqu'à présent cinq laissez-passer, dont deux qui ont déjà été utilisés. Par cette déclaration d'intention, la Belgique veut mettre sur pied une politique structurelle de renvoi vers l'Irak, non seulement de criminels mais aussi de demandeurs d'asile déboutés.


Beaucoup d'Irakiens ont rejoint la Belgique

La Belgique a connu en 2015 un afflux massif d'Irakiens: quelques 10.000 personnes, a rappelé M. Francken. Le nombre de demandes est depuis lors tombé à quelque 100 par mois mais des rapatriements seront inévitables puisque la part de demandes qui ont mené à l'octroi d'un statut de protection est environ de moitié. Un grand nombre de départs s'est déjà déroulé volontairement, moyennant l'octroi de primes. Le gouvernement veut désormais s'atteler aux retours forcés.


Coopérer et échanger des informations contre le terrorisme

Les discussions entre ministres belges et irakiens portaient également sur la lutte contre le terrorisme. La Belgique a été confrontée à un grand nombre de départs vers des zones de combat en Syrie et en Irak. Aujourd'hui, Daech est en passe de s'effondrer militairement. La question se pose de savoir ce que ces combattants feront: se battront-ils jusqu'au dernier ou reviendront-ils en Belgique, et dans ce cas quelles seront leurs intentions?

Les officiels irakiens ont affiché leur disposition à coopérer et à transmettre les informations dont ils disposent à propos des combattants belges qu'ils arrêteraient ou dont ils savent qu'ils s'apprêtent à revenir en Belgique. "Nous avons pas mal de 'foreign fighters' en Irak et en Syrie. Le défi dans les semaines et les mois à venir sera de se préparer à leur possible retour", a souligné M. Jambon. En échange, les autorités belges se sont engagées à collaborer à la formation de la police irakienne. Des échanges de policiers seront organisés.

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