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Jane Birkin et Arthur H en symphonie Gainsbourg aux Francos de Montréal

L'âme et la musique de Serge Gainsbourg envoûtent le public des FrancoFolies de Montréal grâce à la voix de sa muse légendaire Jane Birkin et une interprétation sobre d'Arthur H, accompagnés par l'ensemble symphonique de Montréal.

Les deux interprètes se partagent les deux heures de spectacle "Gainsbourg symphonique", vendredi et samedi, qui démarre avec la voix grave d'Arthur H et l'"Histoire de Melody Nelson", l'un des albums phares du répertoire de Serge Gainsbourg.

"C'est tellement beau +Melody Nelson+, c'est la Symphonie du Nouveau monde au 21e siècle", même si l'oeuvre "a 45 ans, c'est comme si cela avait été composé hier, demain, ça n'a pas d'âge", a expliqué vendredi Arthur H lors d'une conférence de presse aux côtés de Jane Birkin.

Pas question de mimétisme cependant et "je ne deviens pas Serge Gainsbourg". "Ca n'aurait pas de sens d'imiter le phrasé de Serge Gainsbourg et sa voix qui sont totalement uniques", a souligné le chanteur.

L'objectif mélodique est d'être fidèle à l'enregistrement original de 1971 de cette histoire hommage à la "Lolita" de Nabokov. Mais faute d'avoir les partitions, un travail de titan a été entrepris pour décrypter note par note la musique.

C'est ensuite le pianiste et compositeur japonais Nobuyuki Nakajima qui en a fait l'arrangement pour les besoins de tous les musiciens de l'Orchestre symphonique de Montréal (OSM), a expliqué son chef pop symphonique Simon Leclerc.

Au départ, il a fallu "prendre le temps d'écouter les versions originales" avant ensuite de "décider avec l'artiste (...) où nous avons envie d'amener ces chansons-là et si nous voulons que le message soit exactement le même", a expliqué Simon Leclerc.

- 'Une espèce de rêve' -

Campé au milieu des musiciens, Arthur H interprète sobrement "Melody Nelson".

"25 ans plus tard, entendre +Melody Nelson+ et avoir un orchestre symphonique en plus, je suis certaine qu'il en aurait été heureux", a estimé Jane Birkin.

Le temps semble n'avoir aucune prise sur les mélodies du célèbre compositeur. En fait, "Serge était un peu comme les artistes (peintres, ndlr) avec des périodes bleue, fauve ou cubique", a-t-elle ajouté.

Il avait cette capacité à se renouveler et d'épouser la tendance musicale, c'est pour cela, selon elle, que "les adolescents se reconnaissaient" dans la musique de Serge Gainsbourg au fil des générations.

En deuxième partie, Jane Birkin reprend 20 des chansons les plus illustres de Gainsbourg "pour un beau voyage ensemble", assure Simon Leclerc.

Les FrancoFolies de Montréal ont fait le pari un peu fou de monter un spectacle déjà appelé à tourner dans le monde entier dans les deux prochaines années.

Pour Laurent Saulnier, responsable de la programmation des FrancoFolies de Montréal à l'origine du projet, "c'est une espèce de rêve et une part de fantasme".

Jane Birkin va parcourir les continents avec le plus souvent les orchestres symphoniques locaux. Dès cet automne, elle chantera à Shanghai.

Puis ce sera ensuite Montreux (Suisse) et la France avec Lyon, Rennes ou Brest. L'an prochain, Jane Birkin a déjà à son agenda Hong Kong, Paris, Bruxelles, Londres et Buenos Aires.

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