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JO-2016/Athlétisme: Rudisha, l'esthétique et l'efficacité

Il est la star la plus discrète du sport mondial, qui susurre à peine aux oreilles des journalistes: le Kényan David Rudisha, qui a su conserver le titre olympique du 800 mètres lundi à Rio, ne s'exprime pleinement que sur la piste.

Aux origines, c'est comme une étoile qui serait tombée du ciel le 17 décembre 1988 à Kilgoris, dans la vallée du Rift, berceau de l'humanité selon les paléontologues.

Ou la Grâce, si on considère que le religieux irlandais Colm O'Connell, arrivé dans la région en 1976 pour ne plus en repartir, a découvert le garçon timide mais volontaire et l'a façonné à la Saint Patrick High School, comme tant d'autres champions en herbe du coin.

Masai, David tient la force et le souffle de son père Daniel, médaillé d'argent du relais 4X400 m aux Jeux de 1968 à Mexico, où le Kenya avait révélé ses dons pour la course. De sa mère, chanteuse de folk, le double champion du monde (2011/2015) a hérité la grâce et une voix mélodieuse.

Grand et élancé, Rudisha devient superbe quand il déploie sa foulée. Une esthétique qui n'est pas une fin en soi, mais qui se met au service d'une redoutable efficacité.

- Exploit londonien -

Cette machine a fait des merveilles le 9 août 2012 en finale des Jeux de Londres. Prenant la tête rapidement, Rudisha ne la quittera plus, pour une chevauchée inoubliable et un record du monde en 1 min 40 sec 91.

Spectateur intéressé - il fut détenteur de la marque pendant 16 ans de 1981 à 1997, en 1 min 41 sec 73 -, Sebastian Coe, président du Comité d'organisation des J0-2012, qualifia l'exploit d'"une des plus grandes performances de l'histoire des Jeux".

"Il fallait beaucoup d'assurance, physique et mentale, pour courir ainsi dans une finale olympique", avait ajouté Lord Coe, devenu depuis président de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF).

Sous ses allures de père de famille tranquille, avec deux fillettes, Rudisha est bien un guerrier terriblement appliqué à l'entraînement.

Et qui n'hésite pas à donner le change avec les gamins de la Saint Patrick High School, et à se poser en "modèle" de ses jeunes partenaires d'entraînement.

"Ils voient qu'il n'y a pas de raccourcis vers le succès", dit Rudisha, surnommé "la fierté de l'Afrique".

"Vous devez juste travailler dur, faire ce qu'on attend de vous et si vous êtes talentueux, vous ferez une bonne carrière".

Et à l'attention de ceux qui pourraient être tentés par le dopage, il ajoute: "Courir est une passion, quelque chose qui vient du coeur".

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