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L'Etat islamique affirme avoir abattu l'Airbus A321 russe: "Trouver un missile portable pour atteindre un avion à 10.000m, c'est impossible"

Un Airbus A321 d'une compagnie charter russe reliant Charm el-Cheikh en Egypte à Saint-Pétersbourg en Russie avec 224 personnes à bord s'est écrasé samedi pour une raison encore indéterminée dans le Sinaï égyptien, selon Le Caire. Tous les occupants sont morts.

Les débris de l'appareil de la compagnie Kogalymavia, plus connue sous le nom de Metrojet, ont été localisés en fin de matinée au beau milieu d'une zone montagneuse dans la province du Nord-Sinaï, a annoncé le cabinet du Premier ministre égyptien. Jusqu'à maintenant, plus d'une centaine de corps a été transportée vers la morgue du Caire et divers hôpitaux.

Vers 17h30, le Premier ministre égyptien Chérif Ismaïl a annoncé par communiqué que la boîte noire de l'avion avait été retrouvée. Elle sera analysée par des experts.


Le groupe Etat islamique revendique le crash

La branche égyptienne du groupe jihadiste Etat islamique (EI) a affirmé samedi sur Twitter être responsable du crash de l'avion charter russe. "Les soldats du Califat ont réussi à faire tomber un avion russe dans la province du Sinaï transportant plus de 220 croisés qui ont tous été tués", a affirmé le groupe extrémiste dans un communiqué posté ses comptes habituels Twitter, indiquant avoir agi en représailles à l'intervention russe en Syrie.

Plusieurs experts militaires interrogés par l'AFP estiment cependant que les insurgés de l'EI, dont le nord du Sinaï est le bastion, ne disposent pas de missiles capables d'atteindre un avion à 30.000 pieds, mais n'excluent pas la possibilité d'une bombe à bord ou qu'il ait été atteint par une roquette ou un missile alors qu'il redescendait à la suite de défaillances techniques.





La revendication par l'EI "ne peut être considérée comme exacte"

La revendication par le groupe Etat islamique "ne peut être considérée comme exacte", a rejeté ce samedi le ministre des Transports Maxime Sokolov. "Nous nous trouvons en contact étroit avec nos collègues égyptiens et les autorités aériennes de ce pays. A l'heure actuelle, ils ne disposent d'aucune information qui confirmerait de telles insinuations", a-t-il ajouté.


"L'avion est arrivé au sol de manière très compacte"

D'après Claude Moniquet, expert en contre-terrorisme, plusieurs éléments écartent la thèse de l'attentat. "Premièrement, ça ne peut pas être un type de missile. Parce que trouver un missile portable pour atteindre un avion qui était à son altitude de croisière, c'est-à-dire environ 10.000 mètres, c'est impossible", explique-t-il.

"Deuxièmement, ça aurait pu être une bombe. Mais d'après les images et ce que l'on sait maintenant, l'avion est arrivé au sol de manière très compacte", ajoute l'expert. D'après lui, s'il avait explosé en plein vol, il serait dispersé sur des dizaines de kilomètres carrés.

"Troisième élément: on sait que l'équipage a demandé une procédure d'atterrissage d'urgence, c'est donc qu'ils avaient détecté un problème technique", confie l'expert.

Claude Moniquet rappelle également que Metrojet, la compagnie aérienne de l'avion qui s'est écrasé, a une très mauvaise réputation en Russie.


Aucun survivant, 17 enfants périssent dans le crash

"Il n'y a aucun survivant", ont annoncé à l'AFP des responsables des secours et des services de sécurité dans l'après-midi, les corps des victimes étant éparpillés sur 5 km selon ces sources. "Tous les passagers sont morts", a confirmé sur les réseaux sociaux l'ambassade de Russie au Caire.


Les 15 premiers cadavres ont été transférés à la morgue du Caire, a annoncé le gouvernement en milieu d'après-midi.

Parmi les 217 passagers, 214 étaient Russes et trois Ukrainiens, a assuré le gouvernement égyptien, qui évoque 138 femmes et 17 enfants. L'équipage comptait sept membres. Le ministère russe des Situations d'urgence a parlé de passagers âgés de 10 mois (une petite fille) à 77 ans.


Disparu des radars après 23 minutes

Les autorités de l'aviation civile avaient perdu le contact avec l'appareil alors qu'il volait à 30.000 pieds d'altitude (9.144 m), selon un responsable de l'autorité de contrôle de l'espace aérien en Egypte, 23 minutes après son décollage de Charm el-Cheikh, d'après le ministère de l'aviation civile. Toujours selon un responsable, le capitaine s'est plaint d'une défaillance technique des équipements de communication.

A Moscou, un responsable de l'agence fédérale russe de l'aviation, Rosaviatsia, Sergei Izvolsky, a expliqué que l'Airbus-321 de la compagnie Kogalymavia avec 217 passagers et 7 membres d'équipage à bord avait décollé à 05H51 heure locale (03H51 GMT) de Charm el-Cheikh, une station balnéaire de la mer Rouge dans le sud du Sinaï, et était en route pour Saint-Petersbourg. "L'équipage devait entrer en communication avec Larnaca (Chypre) mais cela n'a pas été fait et l'avion a disparu des écrans radar", a-t-il précisé dans des déclarations télévisées.


Ecrasé près d'un bastion de l'Etat islamique

L'avion s'est écrasé au milieu du nord du Sinaï, un bastion de la branche égyptienne de l'organisation jihadiste Etat islamique (EI) qui a commis de nombreux attentats visant les forces de sécurité, mais la haute altitude à laquelle le contact a été perdu avec l'avion rend peu probable l'hypothèse qu'il ait pu être touché par une roquette ou un missile, selon les experts.

Le tourisme est en berne en Egype

Le dernier crash aérien en Egypte remonte à janvier 2004 et avait fait 148 morts, dont 134 touristes français. Un Boeing 737 de la compagnie égyptienne Flash Airlines s'était abîmé en mer Rouge, quelques minutes après son décollage de l'aéroport de Charm el-Cheikh.

Depuis la révolte de 2011 qui chassa Hosni Moubarak su pouvoir, le tourisme est en berne et les autorités tentent de relancer coûte que coûte se secteur vital de l'économie égyptienne.

Malgré l'instabilité politique du pays et les attentats jihadistes visant les forces de sécurité dans le nord du Sinaï, les stations balnéaires de la mer Rouge, dans le sud de la péninsule, restent l'une des principales destinations touristiques du pays et sont très fréquentées par les touristes russes ou d'Europe de l'est, qui arrivent chaque jour à bord de plusieurs vols charter.

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