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L'offensive contre Alep dévastatrice pour les civils

L'offensive aérienne du régime syrien et de son allié russe contre les quartiers rebelles d'Alep a fait surgir des accusations de crimes de guerre en raison de l'utilisation présumée d'armes sophistiquées contre des zones densément peuplées.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a évoqué l'usage de bombes incendiaires et de bombes conçues pour détruite les bunkers, normalement destinées à viser des cibles militaires. L'usage de bombes à fragmentation a également été signalé à plusieurs reprises dans le conflit syrien. Autant d'armes dévastatrices pour les civils.

Quelles armes sont soupçonnées d'être utilisées ?

- Les bombes antibunker : elles tirent leur nom du fait qu'elles servent à détruire des ouvrages souterrains et sont donc capables de perforer un bunker.

- Les bombes incendiaires : utilisées pour déclencher des incendies, elles peuvent contenir du napalm ou du phosphore, ce qui peut provoquer de graves brûlures.

On y recourt normalement pour marquer des cibles ou dresser des écrans de fumée.

- Les bombes à fragmentation, également appelées bombes à sous-munitions parce qu'elles libèrent des milliers d'éclats en explosant.

Soupçonnées d'avoir fait périr et estropié plus de 50.000 personnes dans le monde ces 50 dernières années, elles sont interdites au niveau international.

- Les bombes-barils : ce sont des engins explosifs improvisés, qui consistent le plus souvent en un baril rempli de gaz, d'un autre combustible et de ferraille, largué depuis les airs.

Pourquoi leur usage à Alep est-il controversé ?

"L'usage d'armes dans les conflits armés est soumis au droit international humanitaire qui interdit leur usage contre des civils et interdit les attaques aveugles et disproportionnées", rappelle Hannah Bryce, directrice adjointe des questions de sécurité internationale au centre de réflexion londonien Chatham House.

Or, "le problème avec nombre d'armes explosives utilisées en Syrie, et à Alep en particulier, est qu'elles sont employées dans les zones d'habitation, avec une forte concentration de civils", dit-elle, citant un rapport de l'ONG Action on Armed Violence selon lequel quand on recourt à celles-ci dans des zones peuplées, 92% des morts et des blessés sont des civils.

Ces armes détruisent en outre des infrastructures importantes pour la population, comme les installations médicales et les systèmes d'approvisionnement en eau ou en énergie, souligne-t-elle encore.

Ben Goodlad, spécialiste des armes chez IHS Jane's, un institut britannique, rappelle que "les bombes antibunker et les explosifs gazeux sont censés être utilisés contre des cibles difficiles à atteindre".

"La grosse quantité d'explosifs et l'effet de souffle énorme provoqué par ces munitions ont des effets dévastateurs dans les zones construites, avec des dommages collatéraux presque inévitables", ajoute-t-il.

Stephen Rapp, ex-ambassadeur américain chargé de la politique contre les crimes de guerre, souligne quant à lui qu'"aucun dispositif incendiaire ne peut distinguer entre des civils et des cibles militaires. Ils causent des pertes horribles en vies humaines".

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