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Trois mots pour gagner les élections américaines: l'argent, l'argent, l'argent.
D'une campagne présidentielle américaine à l'autre, les coûts sont toujours plus démesurés: 345 millions de dollars pour Georges W. Bush en 2004, 639 milliards de dollars pour Obama en 2008, 1 milliard pour le candidat républicain vaincu, Mitt Romney, en 2012. Et en 2016, la campagne d'Hillary Clinton pourrait osciller entre 2 et 2,5 milliards de dollars, soit la valeur d'environ 10.000 maisons en Belgique.
Avec de telles sommes, on est loin des critères européens. En France par exemple, Nicolas Sarkozy avait dépensé 22 millions d'euros lors de sa dernière campagne. En Belgique, le plafond légal est encore plus bas: 5000 euros par candidat, avec quelques exceptions à 50.000 euros.
La démesure américaine a une explication. Depuis 2010, tous les mécanismes de contrôle des dépenses électorales ont disparu. L'argent coule donc sans limite, depuis des entreprises privées, des ONG créées pour l'occasion, ou même de très nombreuses sociétés européennes soucieuses d'influencer la politique américaine.
Dans la course aux fonds, Hillary dispose du réseau relationnel et financier des Clinton.
Plus de la moitié de ces fonds sera dépensé en publicités, affiches ou spots télévisés.
Depuis Obama, une révolution s'est produite dans la manière de faire campagne. Jusqu'à lui, 90% des efforts des partisans politiques ne servaient à rien. Obama a rationnalisé. Il a maximalisé les réseaux sociaux, collecté des dizaines de milliers de petits dons mais surtout, il a ciblé les électeurs. Grâce à un programme appelé Catalyst qui reprend les fiches d'identité de plus de 200 millions d'Américains avec jusqu'à 600 informations pour chaque personne. Résultat: des millions de messages ciblés, adaptés aux intérêts de chaque électeur, pour gagner son coeur et donc son vote, tout en limitant les dépenses.
