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La grande conférence sur le climat s'ouvre demain à Paris: mobilisation MONDIALE pour réclamer des mesures fortes

Des milliers de personnes ont manifesté samedi dans le monde pour réclamer des mesures fortes contre le réchauffement climatique à la conférence de Paris ouvrant lundi en présence de 150 chefs d'Etat, entourés d'un dispositif sécuritaire exceptionnel du fait des récents attentats.

De Manille à Bogota en passant par New Delhi, Tokyo, Londres ou Sao Paulo (Brésil), des marches pour le climat sont organisées un peu partout durant le week-end. Sauf à Paris où elles sont interdites en raison de l'état d'urgence décrété après les attaques sanglantes du 13 novembre (130 morts). Environ 3.000 personnes ont défilé à Manille, aux Philippines, frappées régulièrement par des cyclones attribués au dérèglement climatique. "Protégez notre maison commune!", lisait-on sur des pancartes.

En Australie, environ 5.000 personnes ont participé à Brisbane (nord-est) à une marche ouverte par des aborigènes et des habitants des îles du Pacifique, particulièrement affectées par la montée des eaux due au réchauffement. Des défilés ont également eu lieu au Bangladesh et en Nouvelle-Zélande.

Chez nous, si les marches ont été annulées en raison de mesures de sécurité liées à la menace terroriste, une chaîne humaine se déploiera tout de même à partir de 12h30 de la Bourse au Palais de Justice. 

Les dirigeants de 53 pays du Commonwealth réunis à Malte, dont les Etats représentent près d'un tiers de la population mondiale, se sont engagés à parvenir à un accord "ambitieux" et "juridiquement contraignant" à la conférence parisienne et ont décidé de créer un fonds spécial d'un milliard de dollars pour financer des projets environnementaux.

En France, des centaines de pèlerins de toutes les religions ont remis une pétition, signée par près de 1,8 million de citoyens du monde entier, en faveur de "la justice climatique" à la responsable climat de l'ONU, Christiana Figueres. "Malgré les différences, nous pouvons nous unir en tant qu'êtres humains et montrer que nous sommes capables de répondre ensemble à ce défi", a réagi Mme Figueres. Les manifestants réclament des actions décisives contre le réchauffement aux représentants des 195 pays réunis à partir de lundi au Bourget, au nord de Paris, pour la plus grande conférence climatique jamais organisée. 40.000 personnes, dont 10.000 délégués, sont attendues chaque jour, un défi sécuritaire pour les organisateurs.

Protégés par 2.800 policiers et gendarmes, les participants à la conférence COP21 tenteront de sceller un accord mondial pour limiter à 2 degrés la hausse du thermomètre par rapport à l'ère pré-industrielle. Faute de quoi, les climatologues prédisent l'aggravation de phénomènes déjà visibles: montée des eaux, fonte des glaciers, disparition d'espèces... Les autorités françaises, qui redoutent des incidents, ont assigné à résidence 24 militants écologistes pour les empêcher de manifester.

Plusieurs convois d'activistes ont été interdits d'accès à des zones sensibles. La vente et le transport de produits inflammables sont provisoirement prohibés en région parisienne. Selon le ministère de l'Intérieur, près de 1.000 personnes ont été empêchées d'entrer en France. Des mesures jugées excessives par certaines ONG, qui dénoncent des "abus manifestes". Quatre cents militants ont malgré tout festoyé samedi devant le château de Versailles pour dénoncer "la grande mascarade" de la COP21.

Une chaîne humaine est prévue dimanche dans l'est de Paris. La capitale est également placée sous haute surveillance, avec la mobilisation de 6.300 policiers et militaires. La circulation sera interdite ou restreinte sur plusieurs axes et les habitants ont été appelés à rester chez eux, par crainte d'une trop grande affluence dans les transports publics. Les travaux de la COP21 commenceront dimanche, son président, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, ayant convoqué une assemblée plénière pour définir la feuille de route des négociateurs avant l'ouverture officielle.

Lundi, les 150 chefs d'Etat ou de gouvernement prendront la parole, notamment François Hollande (France), Barack Obama (Etats-Unis), Xi Jinping (Chine), Narendra Modi (Inde) et Vladimir Poutine (Russie). Ce sommet sera aussi l'occasion de rencontres bilatérales. Le président turc Recep Tayyip Erdogan souhaite rencontrer M. Poutine pour parler des tensions russo-turques sur la Syrie. Le président Hollande dînera lundi soir avec Barack Obama. "Les conditions sont réunies pour un succès mais il n'est pas encore acquis", a déclaré Laurent Fabius. Il s'est félicité que 183 pays, représentant 95% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, aient fait des promesses chiffrées de réduction de leurs émissions. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a "appelé les dirigeants du monde à trouver un terrain d'entente", soulignant qu'"il n'y a jamais d'accord parfait".

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