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La justice américaine va réexaminer les interminables détentions de migrants

(Belga) La Cour suprême des Etats-Unis a annoncé lundi qu'elle examinerait à nouveau la question des interminables rétentions administratives auxquelles sont soumis les migrants.

Ces derniers devraient-ils bénéficier d'une libération sous caution? Ce débat juridique a pris un relief particulier depuis l'élection de Donald Trump, qui prône la plus grande fermeté en la matière. L'affaire avait été plaidée en novembre devant la Cour suprême, qui ne comptait alors que huit juges. Depuis, Donald Trump a nommé un magistrat conservateur au neuvième siège de l'institution, ce qui écarte l'éventualité de jugements à égalité quatre contre quatre. Voilà sans doute pourquoi la haute cour a préféré programmer une nouvelle audience consacrée au dossier, lors de sa prochaine session annuelle débutant en octobre. Les plaignants sont un Mexicain, Alejandro Rodriguez, et d'autres étrangers soutenus par l'ACLU, la grande organisation de défense des droits en Amérique. Arrivé en bas âge aux Etats-Unis, M. Rodriguez bénéficiait d'un permis de séjour et travaillait comme assistant dentaire. Ayant été condamné pour avoir roulé dans une voiture volée, puis interpellé pour détention de stupéfiants, les autorités ont alors cherché à l'expulser. Il a passé trois ans derrière les barreaux avant d'enfin pouvoir faire valoir son droit à rester dans le pays. Comme lui, des millions d'étrangers séjournant légalement aux États-Unis sont menacés, s'ils commettent un délit mineur, d'être expulsés ou d'être détenus pendant des mois voire des années s'ils contestent cette expulsion. Le problème concerne aussi les demandeurs d'asile qui affirment redouter des persécutions dans leur pays d'origine. Parmi eux figure Ahilan Nadarajah. Soumis à des tortures répétées car issu d'une minorité ethnique dans son pays d'origine, le Sri Lanka, cet homme a demandé l'asile en 2001 aux Etats-Unis. Les autorités l'ont placé en détention, où il est demeuré quatre ans et cinq mois, ses demandes de mise en liberté étant rejetées les unes après les autres. Il a finalement obtenu la nationalité américaine. Pour les personnes concernées, les détentions prolongées s'assimilent à une réclusion en centrale pénitentiaire: les étrangers sont contraints à porter une combinaison de prisonnier, ont les membres entravés au parloir et sont soumis aux fouilles et à la surveillance classique d'une prison. Ils peuvent enfin être placés à l'isolement. Les visites de membres de la famille se limitent souvent à une conversation à travers une grille, ou avec un dispositif de vidéo conférence. (Belga)

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