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Lana Del Rey veut mordre la vie à pleine dents malgré le blues

Lana Del Rey a surgi sur la scène musicale drapée dans un halo de noirceur. Elle clamait être née pour mourir dans l'album qui l'a lancée et "Born to Die" était infusé de ce pessimisme.

Cinq ans après ses débuts fulgurants, la chanteuse a sorti vendredi "Lust for Life", une soif de vivre qui semble s'assouvir à l'autre bout du spectre des émotions humaines.

Mais pour la jeune femme de 32 ans à la voix grave et un peu traînante, joie et tristesse sont intimement mêlées. Le bonheur de profiter des plaisirs de la vie cède vite au sentiment qu'ils ne durent qu'un instant.

"Lust for Life" est du Del Rey immédiatement reconnaissable. De la mélancolie mêlée de réminiscence de l'âge d'or d'Hollywood.

Et il y a une touche de hip hop apportée par le rappeur A$AP Rocky.

Dans la chanson titre - qui n'a aucun rapport avec le "Lust for Life" primal d'Iggy Pop - c'est la nouvelle étoile du R&B, The Weeknd, qui tisse sa voix de fausset dans celle plus profonde de la chanteuse.

Et cette chanson qui célèbre la vie fait aussi allusion à un suicide à Hollywood.

The Weeknd n'est pas le seul grand nom à accompagner LDR dans son nouvel album.

La voix râpeuse de Stevie Nicks vient compléter à merveille celle de Lana Del Rey dans "Beautiful People, Beautiful Problems". Sean Lennon lui apporte une beauté tendre à "Tomorrow Never Came".

- Esprit en guerre -

Si le son de "Lust for Life" est du pur Lana Del Rey, la chanteuse new-yorkaise explore un territoire plus vierge pour elle: le message politique.

Lana Del Rey ne s'est pas transformée en chanteuse revendicative héritière de Joan Baez mais elle met son art au service d'une réflexion sur l'Amérique de Donald Trump.

Dans "God Bless America - And All Beautiful Women In It" (Dieu bénisse l'Amérique et toutes les femmes magnifiques qui s'y trouvent), Lana Del Rey laisse place à l'enthousiasme grâce à l'énergie qu'elle partage avec les centaines de milliers de femmes qui ont défilé dans la rue pour protester contre l'élection de Donald Trump et ce qu'il représente.

"Puissiez-vous vous dresser, fières et fortes / telles la Statue de la Liberté brillant toute la nuit", chante la jeune femme, qui éprouve cette même bouffée d'optimisme dans "When the World Was at War We Kept Dancing" (Quand le monde était en guerre nous continuions de danser).

Fin d'une ère, fin de l'Amérique? Non répond fermement la chanteuse. "Si nous nous accrochons à l'espoir, l'histoire se terminera bien".

"Ce serait bizarre de faire un album ces 18 derniers mois et de ne pas faire de commentaire" sur la situation actuelle, a expliqué la chanteuse dans une récente interview à Elle UK.

Dans "Summer Bummer" ou "13 Beaches", elle revient en territoire plus habituel et résumé dans "Get Free".

"Parfois c'est comme si mon esprit était en guerre. Je veux descendre mais je continue mon tour de manège".

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