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Le gouvernement s'engage à soutenir les pompiers, mobilisés sur tous les fronts

Le gouvernement s'est engagé samedi à Ajaccio à soutenir les pompiers, mobilisés sur tous les fronts cette année, en favorisant notamment le recrutement de volontaires, la formation aux premiers secours et la centralisation des appels d'urgence.

Invité à clôturer le 124e congrès de la profession à Ajaccio, le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a rendu hommage aux pompiers qui sont intervenus lors des incendies qui ont réduit en cendres 18.000 hectares l'été dernier dans le Sud et en Corse, du jamais vu "depuis près de quinze ans".

Le président de la Fédération nationale des sapeurs pompiers de France (FNSPF), Éric Faure, avait peu avant souligné que ces incendies et les ouragans Irma, Jose, et Maria avaient encore davantage mis sous pression un réseau déjà sur tous les fronts au quotidien (une intervention toutes les 7 secondes en moyenne).

"Sans changements, combien de temps résistera-t-il encore à la pression?", s'est-il demandé, en rappelant que depuis 2010, les pompiers ont fait plus d'interventions (+8%), avec moins d'effectifs, d'investissement (-30%) et de casernes, et "des matériels de plus en plus vétustes", notamment pour lutter contre les feux.

M. Collomb a répondu en précisant quelques-uns des engagements pris il y a une semaine par le président Macron pour soutenir la profession, et bien accueillis par la FNSPF, comme l'achat à partir de 2018 de six avions bombardiers d'eau.

Le ministre a également souhaité "porter une nouvelle ambition" pour développer le volontariat, base du système français, 80% des quelque 247.000 pompiers étant volontaires (soit 197.600).

La profession peine à porter le nombre de volontaires à 200.000, son objectif affiché depuis plusieurs années, en raison notamment des difficultés de concilier ce statut avec les impératifs familiaux et professionnels.

M. Collomb a évoqué "de nouvelles formes de volontariat, plus souples", qui puissent notamment toucher plus de jeunes des quartiers populaires et de femmes (15% des pompiers actuellement), et être lié au futur service national universel voulu par le président Macron.

Il a indiqué vouloir réunir les pompiers et "des personnalités représentatives" de la société pour "formuler d'ici le mois de mars 2018 des propositions audacieuses" sur le volontariat.

La FNSPF réclame elle plusieurs "mesures fortes", comme le droit des volontaires à être dégagés de plusieurs jours d'obligation professionnelle par an pour assurer leurs engagements pompiers.

- 'Détresse humaine' -

M. Collomb a également plaidé pour une "adaptation" du réseau des services de secours avec davantage de mutualisation pour le rendre plus efficace, comme le prône également la FNSPF.

Il a souhaité arriver d'ici "cinq ans" à mettre en place un numéro d'appel d'urgence unique à la place de tous ceux existant actuellement en France (15, 17, 18, 112 et 115).

La mise en place d'un numéro unique 112, déjà évoquée par le gouvernement précédent, est réclamée depuis longtemps par les pompiers, favorables à une centralisation des appels permettant de les répartir entre police, pompiers, services sociaux, Samu, hôpitaux et autres.

Avec le recul des services publics et la désertification médicale, les pompiers soulignent avoir progressivement glissé vers le rôle de "dernier maillon de la chaîne des secours face la détresse humaine". 80% de leurs interventions concernent le secours aux personnes.

Une charge pesante qu'ils aimeraient voire davantage partagée par d'autres services, alors que le nombre d'agressions de pompiers augmente, notamment par des individus alcoolisés, drogués ou juste au bout du rouleau.

M. Collomb a reconnu samedi que les "détresses" de nombre des personnes secourues par les pompiers "sont plus souvent sociales que sanitaires", et annoncé un travail sur le sujet avec le ministère des Solidarités et de la Santé et l’Association des départements de France pour avoir "des propositions d’ici la fin de l’année".

Soulignant enfin les "nouveaux risques", dont la menace terroriste, il a réaffirmé l'engagement récemment pris par Emmanuel Macron de "former, à court terme, 80% de la population" aux gestes de premiers secours, qui peuvent permettre de sauver nombre de victimes avant l'arrivée des secours.

"Cela doit se faire dès l'école, dans nos entreprises, dans nos administrations", a ajouté le ministre, en soulignant que les pompiers, qui dispensent régulièrement ces formations au public, ont tout leur rôle à y jouer.

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