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Le jour de la rentrée, 63% des mineurs en demande d'hébergement n'ont pu être accueillis

Le 4 septembre, jour de la rentrée scolaire, 63% des mineurs concernés par une demande d'hébergement au 115 n'ont pas pu être accueillis, selon une enquête réalisée dans 40 départements, hors Paris, rendue publique dimanche, deux jours avant la Journée mondiale du refus de la misère mardi.

Selon cette enquête flash réalisée par la Fédération des acteurs de la solidarité, qui suit chaque mois l'évolution des demandes d'hébergement d'urgence, cette nuit-là, seulement 42% des enfants de moins de 3 ans concernés ont pu dormir à l'abri.

"Zéro enfant à la rue : on est loin du compte!", s'indignent la fédération des acteurs de la solidarité et l'Unicef France, avant le lancement mardi d'une grande concertation sur la stratégie de lutte contre la pauvreté, axée sur la pauvreté des enfants et des jeunes.

Il s'agit d'une "situation indigne de la 6e puissance mondiale", écrivent les deux organisations, en rappelant qu'"actuellement, trois millions d'enfants vivent sous le seuil de pauvreté en France, soit un enfant sur cinq".

Dans le détail, 4.086 demandes d'hébergement ont été faites le 4 septembre auprès du 115 des 40 départements de l'enquête, par 4.007 personnes différentes. Plus d'une demande sur deux concernait des familles, soit 2.120 personnes. Et 1.118 mineurs faisaient partie de ces familles.

En comptant les mineurs non accompagnés, les enfants concernés par une demande d'hébergement représentaient 29% de l'ensemble de la population enregistrée au 115. "Les mineurs sont ainsi la classe d’âge la plus représentée", souligne l'enquête.

Ces résultats "illustrent l'extrême précarité des familles et des enfants pour lesquels les conditions minimales d'accueil et de sécurité ne sont pas assurées", poursuit la Fédération des acteurs de la solidarité.

L'enquête montre aussi que, lorsque les mineurs sont hébergés, ils le sont majoritairement à l'hôtel (58% contre 35% pour la population générale), ce qui "interroge la dégradation des conditions d'hébergement proposées aux enfants et à leur famille".

La situation des mineurs est particulièrement frappante en Seine-Saint-Denis, département qui n'est pas inclus dans l'enquête mais dont les demandes au 115 ont aussi été relevées le 4 septembre pour comparaison avec les départements étudiés. Seuls 12% des mineurs en familles y ont été mis à l'abri le jour de la rentrée scolaire, dont six enfants de moins de trois ans sur 37.

A Paris, le même jour, 214 familles sur 247 n'ont pu être hébergées, soit près de 87%.

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