Accueil Actu

Le Liberia élit ses sénateurs en prenant garde à Ebola

Les Libériens votaient samedi, sans incidents, pour renouveler une partie du Sénat, en prenant garde à l'épidémie d'Ebola qui frappe le pays le plus touché en Afrique de l'Ouest, région où le chef de l'ONU effectue une tournée.

Le Liberia fait partie des pays au programme de la tournée entamée jeudi par le secrétaire général des Nations unies. Ban Ki-moon était jeudi à Accra, où est basée la Mission de l'ONU pour la lutte contre Ebola (UNMEER), vendredi au Liberia et en Sierra Leone, samedi en Guinée et au Mali.

Au Liberia, dans le calme et dès 07H30 (locales et GMT), de longues files d'électeurs se sont formées devant les bureaux de vote à Monrovia pour renouveler 15 des 30 sièges de sénateurs, un scrutin reporté plusieurs fois en raison d'Ebola.

Pour gérer ces regroupements de population en pleine épidémie de fièvre hémorragique, le Liberia dit avoir pris des dispositions draconiennes.

"Tous les électeurs seront testés et ceux qui auront plus de 38 degrés de température vont quitter les rangs" pour voter à part, a déclaré avant le début du vote le vice-ministre de la Santé, Tolbert Nyensuah, présent dans le bureau de Kendeja (banlieue nord).

"Après s'être lavé les mains pour entrer à l'intérieur des bureaux de vote, chaque électeur devra se tenir à au moins un mètre des autres", a précisé à l'AFP un porte-parole de la Commission électorale nationale (NEC), Joey Kennedy.

Le Liberia compte plus de la moitié des morts d'Ebola. La maladie qui s'est déclarée dans le sud de la Guinée en décembre 2013 a fait plus de 7.373 morts, presque tous dans ce pays, en Sierra Leone et en Guinée, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) publié samedi.

- Violences en Guinée -

Dans Monrovia, les rues étaient désertes, les marchés, les restaurants, les bars et les centres de loisirs fermés.

"J'ai peur que ça se termine dans la violence", a affirmé à l'AFP un commerçant, en allusion aux incidents ayant opposé des militants pendant les derniers jours de campagne.

A l'intérieur du pays, le vote s'est poursuivi, selon des témoins joints par l'AFP. Aucun incident n'a été rapporté pour ce scrutin initialement prévu le 14 octobre.

Le scrutin a démarré avec retard dans plusieurs bureaux de vote de la capitale libérienne, dont celui de Kendeja, où a voté l'opposant et star nationale du football George Weah, candidat à un poste de sénateur.

"Je suis plus que confiant en ma victoire. La raison est que je n'ai jamais été battu (dans le comté de) Montserado" dont Monrovia fait partie, a déclaré George Weah après avoir voté.

Robert Sirleaf, son concurrent pour le même siège et fils de la présidente Ellen Johnson Sirleaf, se dit également "optimiste" pour sa victoire. "Le peuple libérien décidera et la commission électorale va donner les résultats", a-t-il dit.

Les premiers résultats provisoires sont attendus dès dimanche.

Dans le même temps, Ban Ki-moon est arrivé samedi matin à Conakry, en Guinée, premier pays touché par le virus, où la crainte d'Ebola a provoqué vendredi une explosion de violence dans la ville de Kissidougou, située dans le sud.

Des centaines de jeunes, craignant une contamination de leur quartier, y ont vendredi empêché très violemment l'installation d'un centre de traitement d'Ebola de Médecins sans frontières (MSF), a-t-on appris samedi de source sécuritaire.

"Ils ont d'abord saccagé les installations, notamment des tentes de MSF, mis le feu aux bâches et cassé des chaises pour enfin chasser le personnel sanitaire et officiel qui avait pris place sur les lieux", a expliqué le commissaire Houlémou.

M. Ban s'est rendu samedi après-midi à Bamako, où il a notamment rencontré le président malien Ibrahim Boubacar Keïta.

Depuis octobre, le Mali a enregistré sept décès sur son territoire à cause du virus, mais ne compte plus de malades.

"La menace est encore là" tant que la région ne sera pas débarrassée de l'épidémie, ont cependant insisté cette semaine les Nations unies.

En Sierra Leone, la capitale Freetown était déserte samedi. La présidence a annoncé mercredi l'interdiction de tout commerce, à l'exception des pharmacies et des stations-service, pendant le week-end.

Cette fermeture des boutiques et des marchés s'inscrit dans le cadre des restrictions en vigueur jusqu'au Nouvel An pour sensibiliser la population à Ebola dans l'ouest du pays, dont fait partie Freetown, région la plus touchée du pays.

À la une

Sélectionné pour vous