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"L'interview qui tue!" de Sony a été piratée par la Corée du Nord: Obama va risposter

Le piratage dévastateur de Sony Pictures par la Corée du Nord et l'annulation de la sortie du film "L'interview qui tue!" pourraient coûter au studio de cinéma jusqu'à un demi-milliard de dollars, estiment des experts. Le directeur général de Sony Pictures Michael Lynton a dit vendredi que le studio n'avait pas encore "d'estimation" de l'impact financier mais qu'il serait "très très important". "L'interview qui tue!" est un film parodique sur un complot fictif de la CIA pour assassiner le leader nord-coréen Kim Jong-Un, a déclenché l'ire de Pyongyang.

Le 24 novembre, Sony Pictures a fait l'objet d'une attaque informatique massive revendiquée par le "GOP" ou "Guardians of Peace", attribuée par le FBI à la Corée du nord. Il a paralysé son système informatique et s'est accompagné de la diffusion en ligne de 5 films du studio dont certains pas encore sortis, des données personnelles de 47.000 employés, de documents confidentiels comme le script du prochain James Bond, et une série d'emails très embarrassants pour les dirigeants de Sony.


Les Etats-Unis vont riposter

Le président Obama assure que les Etats-Unis "répondront" de façon "appropriée" à l'attaque informatique contre Sony Pictures qui a conduit à l'annulation de la sortie d'une comédie sur la Corée du Nord. Il attend que les coupables soient clairement identifiés.

Les Etats-Unis pourraient prendre des sanctions économiques à l'encontre de la Corée du Nord. Ils pourraient aussi mener une cyber-attaque, ou encore geler les comptes bancaires de certaines personnalités nord-coréennes.


La Corée du Nord propose son aide pour l'enquête

La Corée du Nord a proposé samedi aux Etats-Unis une enquête conjointe sur la cyber-attaque massive dont a été victime fin novembre le groupe Sony Pictures, assurant n'en être pas responsable.

"Puisque les Etats-Unis répandent des allégations sans fondement et nous diffament, nous leur proposons une enquête conjointe", a indiqué le ministère nord-coréen des Affaires étrangères. "Sans aller jusqu'à recourir à la torture comme l'a fait la CIA américaine, nous avons les moyens de prouver que nous n'avons rien à voir avec cet incident", a ajouté le ministère, cité par l'agence officielle KCNA.


Sony ne renonce pas et veut toujours diffuser son film

Sony a affirmé vendredi "espérer toujours" diffuser le film par "des voies alternatives", même si cela s'avère ardu. Le patron de Sony Pictures Michael Lynton a déclaré sur CNN qu'aucun "site de vidéo à la demande, aucun site commercial", n'avait pour l'instant accepté de diffuser le film que ce soit en version numérique ou en DVD.

Une sortie en VOD ou sur des sites internet de visionnage en flux payants diminuerait largement les pertes. Des célébrités comme l'écrivain brésilien Paulo Coelho ont par ailleurs offert d'acheter les droits du film et le mettre gratuitement en ligne.

M. Lynton n'a d'ailleurs pas exclus de mettre le film sur le site de vidéos youtube.Com, filiale de Google.


"Il est difficile d'évaluer les dégâts pour la réputation de Sony"

Kevin Haley, du cabinet spécialisé Symantec, estime aussi que "la perte de productivité des employés qui n'ont pas pu accéder à leurs ordinateurs" et ont vu leurs disques durs effacés et tous leurs documents volés, et "le processus de nettoyage du système informatique, va s'avérer terriblement coûteux". D'après M. Nigam, il devrait se chiffrer à "quelques dizaines de millions de dollars".

A cela s'ajoutent des dépenses juridiques monumentales: Sony, cible d'une plainte en nom collectif d'employés pour ne pas avoir su protéger leurs données personnelles, va devoir engager un bras de fer avec ses assureurs, etc.

Le studio va aussi devoir prendre en charge les retombées pour ses employés et clients du vol de leur données personnelles et notamment "des possibles vols d'identité", remarque Roel Schouwenberg, de Kaspersky LAB. Enfin, les experts soulignaient qu'il était difficile d'"évaluer les dégâts pour la réputation de Sony Pictures" mais qu'ils seraient considérables.

Sony Pictures était "déjà en difficulté" avec des "films en gestation qui ne sont pas des plus solides", estime Jeff Bock, de la société spécialisée dans le box-office Exhibitor Relations. En outre, les tourments du studio hollywoodiens interviennent au moment où les comptes de sa maison mère japonaise sont déjà dans le rouge en raison d'une restructuration qui s'éternise.

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